L'association JE Innov, en partenariat avec Blue Change Events, organise mercredi 10 novembre à Toulouse le premier congrès français dédié aux jeunes entreprises innovantes (JEI). L'événement a pour but de consolider la communauté des sociétés bénéficiant de ce statut mis en place en 2004, que les organisateurs considèrent aujourd'hui comme menacé par le projet de loi de finances de 2011. Près de 200 participants sont attendus au stade Ernest-Wallon.

Cinq conditions sont nécessaires pour obtenir le statut de « jeune entreprise innovante » : être une PME de moins de 250 collaborateurs et de moins de 50 M€ de chiffre d'affaires ; avoir moins de huit ans ; avoir un volume minimum de dépenses de recherche (15% des charges fiscalement déductibles) ; ne pas être issue d'une concentration ou restructuration ; être indépendante. Les entreprises réunissant ces critères peuvent alors bénéficier d'avantages (allègements fiscaux, exonérations sociales spécifiques) et donnent droit au crédit impôt recherche. Mis en place en 2004 par le gouvernement, ce statut a pour but de soutenir le développement des jeunes sociétés actives en R&D.

Ce congrès baptisé Jeni, organisé le 10 novembre, a pour but premier « de consolider et d'animer la communauté des JEI et ceux qui les accompagnent », explique Pierre-Nicolas Hurstel, associé de Blue Change Events, à qui JE Innov a confié la conception et de l'organisation du salon. « Plutôt que de mettre en place de simples rencontres B to B, nous misons sur le partage d'expériences en amenant les participants à des réflexions communes sur leurs problématiques, leurs solutions... Nous avons choisi d'opter pour des méthodes d'animations collaboratives avec des moments en plénière, d'autres en groupes... qui créeront des liens entre les entreprises dont pourra éventuellement découler du business. Nous misons sur une journée dynamique à travers ces temps variés, en proposant aux participants un véritable parcours... »

Selon l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale, 2.191 sociétés bénéficiaient en 2008 du statut de JEI. Un chiffre en augmentation de 8 à 15% par an environ. Impossible d'établir un profil-type de ces entreprises actrices de secteurs d'activités très différents. Plusieurs freins se dressent sur leur route selon Pierre-Nicolas Hurstel : « Elles ont pour but d'amener des innovations technologiques et sont positionnées sur des marchés qui n'existent pas encore, donc elles peuvent être considérées comme risquées par les investisseurs potentiels. Le capital-risque est encore peu développé en France comme en Europe. Leur développement passe aussi par des capacités managériales ou un staff adapté : c'est pourquoi nous voulons avec Jeni donner les bons outils pour devenir patron. Par ailleurs lorsque des subventions sont décrochées il faut souvent avancer la trésorerie, les banques n'ont pas forcément d'outils adaptés. Même si elles nous apportent un vrai soutien lors de ce congrès. »

Les organisateurs comptent aussi sur cet événement, qui a vocation à devenir annuel, pour défendre le statut de JEI qu'ils jugent menacé. Le projet de loi de finances 2011, annoncé début octobre, met selon eux en péril la survie de ces entreprises. Il prévoit de modifier en profondeur le statut de JEI. Le diagnostic établie par JEInnov est sans appel : baisses des aides pour les JEI de 25 millions d'euros par rapport à la LFI 2010 , plafonnement des exonérations sur les hauts salaires, sortie progressive du dispositif pour les bénéficiaires à partir de 5 ans, interventions d'Oséo innovation en diminution de 26 M€, soutien à l'innovation réduit de 54 M€. Le lobbying tiendra donc une place importante tout au long de ce congrès pour les organisateurs, qui appellent à la mobilisation et comptent en profiter pour fédérer autour de leur combat.

269 partenaires apportent leur soutien à Jeni, dont les principales collectivités locales et banques de la place toulousaine. La journée sera structurée autour de quatre temps forts. Les interventions vidéo de René Ricol, commissaire général à l'investissement en charge du Grand Emprunt auprès du Premier Ministre, et de Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'État chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique, sont notamment prévues.

En savoir plus :
- programme complet et inscriptions sur www.congres-jeni.com

En photo : Pierre-Nicolas Hurstel, associé chez Blue Change Events, à qui Je Innov a confié la conception et l'organisation du congrès (© Rémi Benoit)