Radio : les radios bataillent pour le 90.5 FM

Le Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (Sirti) a tenu un point presse, ce lundi 18 octobre, afin de faire entendre son mécontentement. Il considère que Radio France s'est elle-même attribué l'unique fréquence disponible, 90.5 FM, venant du parc privé, avant même que le Conseil supérieur de l'audiovisuel ne se soit prononcé.

Le Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (Sirti) a tenu un point presse, ce lundi 18 octobre, afin de faire entendre son mécontentement. Il considère que Radio France s'est elle-même attribué l'unique fréquence disponible, 90.5 FM, venant du parc privé, avant même que le Conseil supérieur de l'audiovisuel ne se soit prononcé. « 20 radios sont prêtes à concourir dans le cadre d'un appel d'offres », affirme le président, Philippe Gault.

Le Sirti déplore qu'une date de début des programmes (le 14 décembre) et que la fréquence d'émission ait déjà été annoncée alors même que le CSA n'a pas encore rendu sa décision. « Nous n'avons rien contre le réseau France Bleu ni ses équipes, affirme Philippe Gault. Mais en l'occurrence Jean-Luc Hees, le président de Radio France, crée une situation de fait accompli. Il fait depuis plusieurs mois comme s'il disposait en premier et dernier ressort des fréquences FM en France. Et pourtant, France Bleu Toulouse reste à ce jour sans fréquence ! »

Seule possibilité vacante, le 90.5 FM (qui ne couvre pas la totalité de la Haute-Garonne) est libre depuis la liquidation de Parenthèse. « Cette fréquence appartient au parc de radios privées, elle est issue du secteur des radios indépendantes, poursuit Philippe Gault. Nous ne voulons pas qu'elle fasse l'objet d'un hold-up de Jean-Luc Hees ! La décision doit revenir en dernier lieu au CSA. » Autour de la table figuraient des représentants de plusieurs radios indépendantes, locales ou thématiques, désireuses de se positionner sur l'appel d'offres qu'elles réclament : Sud Radio, Totem, 100 %, France Maghreb 2, Africa n°1...

« Nous n'avons rien contre la compétition, soutient Tarek Mami, secrétaire général du Sirti. Et nous ne contestons pas la place majeure qu'occupe le réseau France Bleu dans le paysage radiophonique. Si nous perdons la course aux dossiers, tant pis ! Nous demandons juste que les règles du jeu soient respectées. En janvier dernier encore, le CSA évoquait un appel d'offre. » Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a soutenu Jean-Luc Hees par l'intermédiaire d'un courrier adressé au Conseil supérieur de l'audiovisuel. « Le CSA a fait appel à un juriste pour voir s'il était possible de refuser cette préemption de fréquence appuyée par le ministère », espère Tarek Mami. « Radio France dispose déjà de 12 fréquences à Toulouse, poursuit Philippe Gault. Si la création d'une station France Bleu fait partie des priorités du réseau, le réseau pourrait très bien libérer une des trois qu'occupe France Culture ou une des trois de France Inter ! »

Lorsque Radio France a implanté FIP plutôt que France Bleu il y a plusieurs années, ou lorsque France Bleu Maine a récemment été créée, le Sirti n'a rien dit. Des situations similaires, mais selon le Sirti estime cette fois que cette préemption a essentiellement pour but de « donner une contrepartie, tant sociale que politique à la décision de Radio France de déménager Le Mouv' à Paris ».

« Nombre de radios culturelles remplissent des missions de service public, culturelles, de proximité, complètent les dirigeants de Totem. On fait le boulot de France Bleu ! Nous avons la proximité, le savoir-faire, mais nous sommes écartés du jeu. » Interrogé sur une concurrence frontale que se livreraient France Bleu Toulouse et Sud Radio, dont la Ville rose est le berceau, « nous ne sommes pas fermés à la concurrence, certifie Mathieu Quétel, vice-président du Sirti et par ailleurs directeur délégué de Sud Radio. Nous avons peut-être même plus à craindre d'autres stations que de France Bleu ! Nous militons pour que la fréquence soir remise au pot et la même régulation pour le public que pour le privé. »

Sollicité ce lundi matin pour évoquer le sujet, Radio France n'a pas donné suite.

Mikaël Lozano

En photo : Philippe Gault, président du Sirti (© Rémi Benoit)

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