S'il reste encore un espoir que cet agrément lui soit accordé avant le 11 juin et le premier match de la Coupe du monde de football, France Pari compte avant tout sur la vente de licence de ses plateformes de pari et les partenariats noués avec une vingtaine de club sportif pour atteindre les 96 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2012.

France Pari, l'opérateur toulousain de paris en ligne, a déposé vendredi 21 mai à l'Autorité de régulation des jeux en lignes (Arjel) sa demande d'agrément pour les paris sportifs en ligne. Un dossier de candidature extrêmement complexe de 2.500 pages qui aura, selon l'opérateur toulousain, freiné les ardeurs de nombreux concurrents. « Les exigences techniques, juridiques et financières du cahier des charges imposé par l'Arjel ont nécessité un énorme travail en amont. Nous avons dû nous entourer de nombreux spécialistes pour porter ce projet », relève Hervé Schlosser, président de France Pari.

21 demandes ont toutefois été enregistré durant la seule journée de vendredi par l'Arjel, qui s'est refusé à dévoiler les noms des candidats. Certains n'ont pourtant pas fait mystère de leur candidature, tels que Betclic, Unibet, Chiligaming ou encore NetBet.

Tous attendent dorénavant les décisions de l'Arjel. L'organisme a annoncé vouloir étudier simultanément l'ensemble des demandes, quel qu'en soit le domaine d'application : paris sportifs, paris hippiques ou poker en ligne. Aucune date de prise de décision n'a pour le moment filtré et nul ne peut dire si les agréments seront délivrés à temps pour le début de la Coupe du monde de football qui se déroulera en Afrique du Sud à partir du 11 juin. « C'est du 50/50 estime Hervé Schlosser. L'Arjel a 21 demandes à étudier, ça peut être long ou, au contraire, aboutir très vite en fonction des dossiers. »

Pour l'opérateur toulousain, la Coupe du monde de football est évidemment un événement de poids, mais pas vital. Pour son président, « ne pas avoir encore de réponse le 11 juin serait évidemment pénalisant mais nous nous inscrivons dans la durée. La Coupe du monde ne représenterait que 15% de notre volume d'activité sur le 2e semestre de 2010, ça ne remettrait pas en cause la viabilité de notre concept. »

France Pari compte en effet beaucoup plus sur ses partenariats signés avec une vingtaine de clubs sportifs et sur la vente de licences de sa plateforme de jeu en ligne que sur cet événement transitoire pour asseoir son activité. NetBet, l'un des nouveaux entrants sur le marché, s'est d'ores et déjà porté acquéreur pour 5 ans et 3 millions d'euros de l'une de ces licences. La vente de licences devrait représenter à terme le quart de l'activité globale de France Pari.

En 2010, l'entreprise toulousaine vise les 18 millions d'euros de chiffre d'affaires. « Nous nous attendons à ce qu'il y ait environ 3 millions de français qui effectuent des paris en ligne dans les années à venir. Notre objectif est d'atteindre les 100 000 inscrits d'ici la fin de l'année pour un volume moyen de pari par an de 400 euros par inscrit » note Hervé Schlosser. Ambitieuse, la plateforme de pari vise une croissance de 58% la première année et de 68% en 2012 pour atteindre les 96 millions d'euros de chiffre d'affaires. Le tout sur un marché dont la croissance est estimée à 40%. « En 2012 nous comptons sur notre ouverture au pari hippique et au poker en ligne pour soutenir notre croissance » explique le président de France Pari.

Marie Grivot

En photo : Hervé Schlosser, président fondateur de France Pari, a déposé sa demande d'agrément pour les paris en ligne le 21 mai (© Rémi Benoit)