Gérard Onesta, tête de liste Europe Écologie : « Trois conditions à un partenariat avec le PS »

Quelle est votre ambition pour les Régionales ? Nous espérons faire au moins autant que lors des Européennes en 2009, soit 16 % au niveau régional. Nous pouvons aussi faire beaucoup plus car depuis quelques semaines, nous ressentons un vrai enthousiasme des électeurs autour de notre projet. En Ile-de-France, l'objectif d'Europe Écologie est de faire mieux que le PS. En Midi-Pyrénées, notre but c'est d'arriver en deuxième position, devant l'UMP au premier tour. Cela dit, restons prudents car l'abstention va être forte et il est difficile de faire des pronostics.

Quelle est votre ambition pour les Régionales ?
Nous espérons faire au moins autant que lors des Européennes en 2009, soit 16 % au niveau régional. Nous pouvons aussi faire beaucoup plus car depuis quelques semaines, nous ressentons un vrai enthousiasme des électeurs autour de notre projet. En Ile-de-France, l'objectif d'Europe Écologie est de faire mieux que le PS. En Midi-Pyrénées, notre but c'est d'arriver en deuxième position, devant l'UMP au premier tour. Cela dit, restons prudents car l'abstention va être forte et il est difficile de faire des pronostics.

Comment envisagez-vous une alliance avec le PS ?

Nous sommes prêts à un partenariat avec les socialistes mais je pose trois conditions : il faut se mettre d'accord sur une répartition claire des responsabilités, proportionnelle au poids électoral de chacun. Sur ce point, le silence du Château nous interpelle. Deuxième condition, s'unir autour d'un programme. Il n'est pas question de s'unir autour d'un grand vide et le respect de notre programme est primordial. Nous demandons donc à Martin Malvy un vrai débat de campagne, avant le premier tour. De ce côté là, aussi, le silence est assourdissant.

Une troisième condition à un accord ?

La sincérité et la durabilité d'un accord avec les socialistes. Nous avons quelques raisons de poser la question. Il y a moins de deux ans, nous avions un accord à Toulouse avec les socialistes sur des points majeurs, notamment en termes de transport. Résultat, Pierre Cohen a débarqué Stéphane Coppey (de la présidence de Tisséo, NDLR) pour rajouter une ligne à son CV et a rompu son engagement sur la gestion de l'eau. Comment voulez-vous que j'explique à mes électeurs que nous allons faire un accord avec les socialistes si le PS ne donne aucune garantie ? Heureusement, Martin Malvy n'est pas Pierre Cohen. Mais que Martin Malvy, que j'estime beaucoup, le dise. Sur ce point aussi, c'est le silence.

Si ces conditions ne sont pas remplies ?

Europe Écologie peut faire le choix de se maintenir au deuxième tour, peut-être avec d'autres, le Front de Gauche notamment.

Qu'est-ce qui vous oppose au PS ?
Si vous pensez que je vais vous dire qu'une présidence de région écolo, c'est zéro route construite, je vais vous détromper. Des aménagements sont à faire mais il ne faut pas tomber dans le culte de l'autoroute. Gagner dix minutes entre le bouchon de Castres et celui de Toulouse, ce n'est pas ça le bonheur ! Cet argent-là pourrait être utilisé sur des opérations de ferroutage. Même chose pour le TGV, on ne se prosterne pas devant le TGV. Si pour gagner cinq minutes entre Toulouse et Agen, on doit bousiller tous les vignobles du Frontonnais, on perdra ces cinq minutes. Ce n'est pas grave.

Vous étiez opposé à la construction d'Aéroconstellation à Toulouse. Quel est aujourd'hui votre avis ?
La région a une vocation aéronautique indéniable mais on ne doit pas être obsédé par le symbole. L'A380 est une merveille de technologie mais les sous-traitants souffrent d'être la variable d'ajustement d'Airbus. Nous voulons les inciter à se diversifier massivement. La monoculture est nocive pour un territoire du point de vue économique.

Votre vision de la politique économique régionale ?
Ne pas disperser les aides en distribuant les subsides et baser les aides aux entreprises sur un principe d'éco-conditionnalité : pas de délocalisation, une pratique sociale et démocratique avérée dans l'entreprise, une prise en compte de l'impact environnemental.

Ses propositions

- Économie :

revoir le Schéma régional de développement économique par une refonte des aides économiques


- Emploi :

création de milliers d'emplois "verts" non délocalisables


- Agriculture :

création d'un Plan régional de développement de l'agriculture biologique


- Recherche :

soutien de la recherche dans les éco-techcnologies



Son programme économique:

Le budget consacré au développement économique et à l'emploi (127 millions d'euros en 2010) est-il suffisant ?
Les régions européennes disposent d'une force de frappe budgétaire incomparablement plus forte. Mais c'est plus un problème de stratégie globale que de montant. Ce budget n'intègre pas les mutations en cours : fin du pétrole, crise climatique, besoin de relocalisation des emplois ou de reconversion des filières obsolètes.

Quelles sont les filières économiques prioritaires ?
Le gisement des emplois du développement durable reste quasi inexploité en Midi-Pyrénées : technologies propres, transports en commun, énergies renouvelables, éco-construction, agriculture bio, économie sociale et solidaire...Des activités qui ont en commun de reposer sur des circuits courts, d'être non-délocalisables, socialement utiles, à forte main d'œuvre et à faible impact sanitaire et environnemental.

Pour ou contre la LGV ?
Tout dépend de quelle LGV ! Une telle ligne doit venir en déduction de la nuisance (transport routier) et non en ajout de casse sociale et environnementale. Surtout, nous proposons de créer un véritable Réseau Express Régional (RER) avec des fréquences de train renforcées vers Albi, Tarbes, Castres et Rodez.

Pour ou contre deux gares LGV à 40 km de distance, à Toulouse et Montauban ?
Le TGV n'a de sens que s'il maille le territoire. Il est ridicule d'aller rapidement de Bordeaux à Toulouse si l'on ne peut prendre le train qu'à Toulouse ou à Bordeaux. Si un arrêt fait perdre quelques minutes mais connecte une infrastructure à un vaste bassin de population, il faut cet arrêt, donc cette gare.

Pour ou contre une autoroute concédée entre Toulouse et Castres ?
Répondre "Pour" serait n'avoir rien compris aux débats de Copenhague. Il faut bien évidemment sécuriser certains itinéraires routiers (stop aux camions en ville) mais les projets autoroutiers sont désormais les marqueurs d'une ère de gâchis révolu.

Quel projet pour remplacer la base militaire de Francazal à Toulouse ?
Et si on donnait tout simplement la parole aux populations ? Pourquoi ne pas créer un éco-quartier, une zone mixte d'éco-tech et de maraîchage de proximité pour nourrir les écoles ou un programme culturel et environnemental ?

Pour le développement économique, faut-il plutôt regarder vers Montpellier-Barcelone ou vers Bordeaux-Bilbao ?
Pourquoi avoir une vue aussi hémiplégique des choses ? Midi-Pyrénées a la chance d'être un pôle d'équilibre entre mer et océan. Pour son avenir, elle doit impérativement boire à ces deux eaux.

Quels sont les projets qui vous différencient de vos adversaires ?
Notre envie de changer de logiciel politique. Nous avons travaillé sur un programme de 200 propositions ciblées. » L'éco-conditionnalité des aides est un vrai marqueur de différence. Nous voulons privilégier les aides au travers de garanties d'emprunts bancaires, créer des milliers d'emploi « verts » non délocalisables (avec l'organisation début 2011 d'Etats généraux des emplois verts), développer l'économie sociale et solidaire mais aussi un fonds de capital-risque environnemental.

Quelle réforme des collectivités ?
Il faut mettre fin au millefeuille, mais ne pas y substituer un clafoutis ! Une réforme est nécessaire, mais surtout pas celle proposée par le gouvernement tant elle casse les régions.

Budget de campagne : 360 000 €
Directrice de campagne : Guillaume Cros, responsable régional des Verts, tête de liste du Tarn.
Permanence : 18 rue Bayard, Toulouse

www.europeecologie-midipyrenees.org




Sa galaxie économique


- Bernard Brunet


3e de liste en Ariège, Bernard Brunet est consultant en développement local et directeur associé de la Scop Sapie. C'est lui qui a coordonné le programme d'Europe Écologie Midi-Pyrénées, supervisé par le directeur de campagne de Gérard Onesta, Guillaume Cros.



- Catherine Jeandel


Océanographe, directrice de recherche au Laboratoire d'Étude en Géophysique et Océanographie Spatiales (Legos) de Toulouse, elle était candidate aux élections municipales sur la liste de Pierre Cohen. Catherine Jeandel a rejoint Europe Écologie et est 6e sur la liste de la Haute-Garonne.



- Eva Joly


Députée européenne d'Europe Écologie, l'ancienne juge d'instruction au pôle financier du Palais de justice de Paris voit dans ce mouvement le seul mouvement capable de faire le lien entre les travers des marchés financiers et la destruction de la planète.



- Philippe Mérieu


Le spécialiste en sciences de l'éducation et en pédagogie, inspirateur de réformes pédagogiques (l'IUFM notamment), est tête de liste Europe Écologie en Rhône-Alpes. Il nourrit la réflexion de Gérard Onesta et il est de ceux pour qui « l'urgence écologique impose de rebattre les cartes ».



- Marie-Christine Pons


Engagée pour l'égalité entre les femmes et les hommes, Marie-Christine Pons incarne, pour Gérard Onesta, l'économie sociale et solidaire. 4e de liste en Haute-Garonne, elle est gérante de La Maison de l'Initiative, une entreprise de formation et de conseil qui a le statut de scop.



- Marie-Françoise Vabre


Retraitée de la fonction publique territoriale et engagée dans le mouvement syndical et associatif, Marie-Françoise Vabre est tête de liste Europe Écologie dans l'Aveyron, le département de José Bové, lui-même 12e et dernier de liste.

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