Léger et endurant, le drone SB4-Phoenix a été lancé le 8 novembre par Sunbirds, une startup créée en 2015 par trois ingénieurs passés par Airbus et Thales. La spécificité de SB4-Phoenix : il est le premier drone solaire commercialisable. "Nous le développons depuis 4 ans, sur notre temps libre quand nous étions dans nos entreprises respectives, et à plein temps depuis 2015", explique Laurent Rivière, le président de Sunbirds.
Avec ses 3 kg et ses 3 mètres d'envergure, l'aéronef à voilure fixe peut voler huit heures d'affilées, selon la startup. Signé l'an dernier, un partenariat avec le CEA Tech a permis à Sunbirds de doter son drone d'une aile solaire conçue sur mesure. "Il se recharge automatiquement et en temps réel grâce à la quarantaine de cellules solaires intégrées à la voilure, indique la startup. La plupart des offres actuellement présentes sur le marché civil n'excède pas trois heures de vol sans réapprovisionnement."
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Veiller sur les éléphants
Silencieux, le drone SB4-Phoenix est prévu pour embarquer un capteur photo, vidéo ou multi-spectral de 300 grammes. Au-delà, le poids réduit le temps de vol. Ses applications sont multiples. Vendu au prix unitaire de 25 000 à 40 000 euros, il pourra être utiliser pour surveiller les grandes infrastructures (lignes électriques, grands ouvrages), observer des espèces animales en voie d'extinction comme les éléphants par exemple ou servir dans l'agriculture de précision et la cartographie de milieux forestiers.
"Nous avons des dizaines de prospects sur les cinq continents, notamment en Afrique, affirme Laurent Rivière. Nous comptons en vendre une centaine d'exemplaires par an à compter de 2020."
Une levée de fonds de 500 000 euros
Commercialisable, le drone sera fabriqué en France sur le site de la pépinière d'entreprises Théogone, à Ramonville-Saint-Agne. La startup prévoit d'en construire une dizaine dès l'an prochain. Une levée de fonds de 500 000 euros est prévue en début d'année prochaine pour lancer la ligne de production et poursuivre la R&D. Une demi-douzaine d'ingénieurs aéronautiques, systèmes embarqués et des commerciaux devrait être embauchée en 2017.
"Nous allons maturer le drone. Notre objectif est de pousser l'autonomie pour qu'il puisse voler de nuit et rattraper le soleil le matin. Cela devrait être réalisé avant 2020", estime Laurent Rivière.
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