Jeanine Redon est la présidente de l'UNIS Midi-Pyrénées (Union des Syndicats de l'Immobilier). Selon elle le manque de solvabilité des locataires est à l'origine de la stabilité des loyers dans la région. Interview.
Comment a évolué le marché de la location depuis le début de l'année en Midi-Pyrénées ?
Il ne flambe pas selon les dernières données que nous venons de publier avec l'indice CLAMEUR. Au niveau régional, les loyers restent même extraordinairement stables depuis 5 ans, ils s'établissent à 10 €/m2. Notre région reste d'ailleurs à la traine par rapport à ses voisines. L'une des explications est la forte disparité qui existe entre les différents départements : 11,30 €/m2 en Haute-Garonne contre seulement 7,90 €/m2 dans le Lot. L'autre raison est la limite de solvabilité des occupants : nous aurions du mal à louer plus cher.
Comment se traduit ce manque de solvabilité ?
Toulouse est une ville étudiante et les étudiants se regroupent pour se loger : c'est pourquoi la colocation continue de prendre de l'ampleur. Parmi les étudiants, j'estime aujourd'hui que la colocation occupe 40 % du marché. Du coup, nous louons facilement les T3, ensuite les T2, mais les T1 ont beaucoup de mal à trouver preneur et nous déplorons pas mal de vacance en particulier au nord de la ville : aux Minimes, à Lalande et jusqu'à Castelginest. Ce phénomène est identique dans les autres métropoles françaises.
Le marché des maisons à la location est-il aussi affecté par ce manque de solvabilité ?
Étonnamment non et il se maintient plutôt bien à Toulouse et en première couronne, occupé par de jeunes ménages avec enfants qui louent 1.000 à 1.200 €/mois.
Propos recueillis par Béatrice Girard
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