A l'occasion du petit-déjeuner économique organisé par Objectif News sur les problématiques du commerce de centre-ville, Pierre Cohen rappelait "sa ferme opposition au projet Val-Tolosa et assurait qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour freiner sa mise en œuvre". Quelle est votre réaction ?

A notre grande surprise, des élus se permettent aujourd'hui ce genre de commentaires, alors que ce projet est doté de toutes les autorisations. A quelques mois des élections, soit Pierre Cohen ne connaît pas son sujet, soit il fait du clientélisme. Je rappelle en effet que l'autorisation de la Commission nationale de l'équipement commercial (CNEC) est définitive depuis 2007, que quatre enquêtes publiques ont donné lieu à quatre avis favorables, que la ZAC qui accueillera le centre commercial est définitive et purgée de tout recours et qu'enfin, fin août le préfet a signé un arrêté préfectoral favorable au projet.

Le permis de construire fait cependant toujours l'objet d'un recours.

C'est exact, à ce jour, le permis de construire du centre, délivré en 2009, fait toujours l'objet d'un recours déposé par des associations écologistes et chaque fois que le tribunal administratif annonce la clôture du dossier, de nouveaux mémoires sont déposés... C'est de "la petite cuisine"... Nous pensons néanmoins tenir notre calendrier et lancer les travaux de préparation avant fin octobre, dès que le tribunal aura clôturé le dossier.

Vous ne tenez pas compte des avis d'experts qui craignent l'asphyxie des commerces de centre-ville avec l'arrivée d'un tel projet dans un territoire déjà suréquipé en surfaces commerciales ?

Je leur réponds que ce projet fait partie du schéma d'urbanisme de l'agglomération toulousaine. Il sera un outil qui permettra à une population nouvelle de consommer. Le discours des politiques vise simplement à protéger les intérêts de quelques uns déjà installés sur le territoire. La réalité c'est que chaque week-end, les accès à des centres commerciaux comme ceux de Blagnac ou Portet-sur Garonne sont complètement saturés. Avec Val Tolosa, nous accompagnerons la pression démographique de l'agglomération toulousaine qui accueille près de 20 000 nouveaux habitants par an. Enfin, nous créerons un équipement au goût du jour avec 4 000 places de stationnements réparties et arborées. Mais c'est vrai, nous ne cachons pas que nous proposerons aussi un hypermarché, des boutiques et de la restauration ! Enfin, je rappelle que ce projet représente 350 M€ d'investissement et 2 000 emplois à terme non délocalisables. Il va aussi mobiliser 3 500 emplois dans le secteur du bâtiment. Actuellement les opposants mettent tout cela en péril.

Propos recueillis par Béatrice Girard.

©photo DR