École, logements, musées, quel avenir pour l'ancienne prison Saint-Michel ?

Désertée depuis 2009, l'ancienne prison Saint-Michel a été l'objet de nombreux projets, comme l'installation une école, des logements ou des musées. Depuis quatre ans, élus et citoyens se battent pour offrir une nouvelle vie à la prison. Dernièrement, la mairie a annoncé la mise en place d'un bail emphytéotique pour une partie du site.
La prison Saint-Michel pourrait être ouverte pour les journées du patrimoine.

Que va-t-il advenir de la prison Saint-Michel ? Depuis plusieurs mois, de nombreuses annonces ont été faites sur des projets plus ou moins réalistes. Il faut dire que l'ancienne prison présente de nombreux avantages et suscite les convoitises. Située près du centre-ville de Toulouse, la prison offre une surface de près de 19000 m2. C'est aussi un lieu symbolique et chargé d'histoire puisque de nombreux résistants y furent détenus, condamnés à mort et exécutés. En 2011, une partie de la prison a été déclarée monument historique. Mais le bâtiment nécessiterait jusqu'à 40 millions d'euros pour sa réhabilitation, en plus des 11,3M€ de rachat.

Mi-août 2013, le maire de Toulouse, Pierre Cohen, a annoncé que la ville allait louer le Castelet avec un bail emphytéotique de 99 ans. "Il ne s'agit que de 4% de la prison. Et le bail signifie que l'État garde la main, alors qu'au départ, il souhaitait vendre. De plus, la mairie avait accepté l'achat pour un euro symbolique. Il faudrait que le maire s'explique sur ce changement d'avis", commente Guillaume Drijard, président du comité de quartier Saint-Michel. Contactée par téléphone, la mairie a indiqué que le changement était dû "à des raison juridiques. Un bail emphytéotique est moins compliqué à mettre en place que la vente".

Beaucoup d'idées, mais rien de concret
Le Castelet ne représentant qu'une petite partie de la prison, le reste des locaux est encore sans avenir. Il y a quelques mois, Toulouse Business School avait envisagé de s'y installer, un projet qui est tombé à l'eau début août. "Malgré des atouts évidents et plusieurs scénarios envisagés, le projet d'acquisition de l'ancienne prison Saint-Michel est aujourd'hui suspendu car il dépasse la capacité financière de la CCI de Toulouse (qui a la tutelle de TBS, ndlr). De plus, les délais et contraintes naturellement liés à cette opération auraient représenté des facteurs de risque significatifs pour la bonne poursuite de l'activité de l'école", a déclaré la chambre de commerce et d'industrie de Toulouse dans un communiqué, fin juillet.

Quatre ans après sa fermeture, la prison est donc toujours sans avenir. "Il y a des idées, mais rien de concret. Le projet de l'école de commerce semblait plus sérieux", raconte le président du comité de quartier. Depuis plusieurs semaines des annonces de projets se font, comme celle de la candidate aux municipales Christine de Veyrac (UDI) qui souhaite créer la "Cité de l'Artisanat, de l'Art et de la Création" (CAAC). Son rival, Jean-Luc Moudenc (UMP) a également annoncé avoir un projet pour la prison qu'il compte révéler dans les mois à venir.

Une ouverture pour les journées du patrimoine ?
Dernièrement, une pétition a même été lancée par le magazine Friture Mag sur l'initiative de l'un de ses auteurs, Benoit Praderie, habitant du quartier et entrepreneur, afin de créer un musée des sciences et de la culture scientifique. "Bien au delà de l'aventure aéronautique et spatiale, un tel musée serait un lieu de toutes les cultures scientifiques (e.g. : médecine, agro-industrie, science des matériaux, électronique embarquée, énergies renouvelables, télécom, etc.) qui font la fierté et l'honneur de Toulouse sur la carte des capitales européennes du XXIe siècle", déclare-t-il dans une lettre adressée au maire de Toulouse, Pierre Cohen.

En attendant, le comité de quartier espère pouvoir faire ouvrir la prison au public lors des journées du patrimoine qui auront lieu les 14 et 15 septembre prochains. "Nous avons préparé un projet avec le soutien de la mairie mais nous ne sommes pas sûrs de pouvoir le réaliser entièrement. L'État ne nous autorise pas à faire visiter les bâtiments, car ils ne remplissent pas les conditions de sécurité pour l'accueil du public. Nous espérons pouvoir ouvrir la cour d'honneur pour présenter une exposition et renseigner les visiteurs, mais la réponse de l'État signifie que les bâtiments ne sont pas entretenus", conclut Guillaume Drijard.

Pauline Frot
© photo Rémi Benoit

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