Logements neufs : retour des investisseurs, blues des promoteurs

Ventes en hausse et retour des investisseurs caractérisent le marché du logement neuf depuis le début de l'année. Mais les ventes directes sont en difficultés et les retraits d'opération en forte augmentation. Décryptage.
Les ventes sont en hausse sur le marché du logement neuf en Midi-Pyrénées mais les ventes directes sont en difficulté

Patrick Saint-Agne, président de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI) en Midi-Pyrénées et Jean-Philippe Jarlo, directeur régional de Bouygues Immobilier et représentant de la FPI au sein de l'Observer viennent de livrer les dernières statistiques de l'immobilier neuf en Midi-Pyrénées. Après plusieurs mois de baisse consécutive, le marché des logements neufs, renoue enfin avec la hausse des ventes au premier semestre 2013 : +19,4 % de ventes (hors PSLA) enregistré dans l'aire urbaine et +38,9 % dans Toulouse intra muros...
"Une hausse qui s'explique surtout par le retour des investisseurs, de l'ordre de 37,7 % dans l'aire urbaine et jusqu'à 60 % dans Toulouse. Mais nous y voyons plus un rattrapage qu'une réelle reprise", nuance Patrick Saint-Agne.

Le recentrage des acheteurs (occupants comme investisseurs) sur le centre-ville, ne fait donc plus aucun doute. Globalement la profession a enregistré 1 950 ventes depuis le début de l'année, dont 1 595 ventes directes, 355 ventes PSLA et 576 ventes en blocs.
Pour la FPI, si ce rythme se maintient jusqu'à la fin de l'année, les 5 000 ventes pourraient même être enregistrées...
De bons chiffres donc ! Qui devraient redonner le sourire à la profession... Ce n'est pas le cas, car sur le terrain, tous restent préoccupés par plusieurs mauvais indicateurs.

L'augmentation des ventes en blocs d'une part, et l'abandon d'opérations en projets d'autre part qui a augmenté de 78 % entre le 1er semestre 2012 et le 1er semestre 2012. Principales raisons ? "L'augmentation des recours et les défauts de commercialisation", assurent les deux promoteurs.
Les mises en ventes sont donc en net recul ce semestre -11,4 % dans l'aire urbaine et -34,5 % dans Toulouse. Sur ce point, la tendance est nationale et la FPI l'assure "cet effondrement traduit l'inquiétude des promoteurs à l'égard des perspectives du marché et leur volonté de limiter le risque de gonflement de l'offre commerciale."

Voilà d'ailleurs le dernier point qui inquiète les promoteurs toulousains : le stock d'appartements achevés non vendus représente désormais 11,3 % de l'offre commerciale sur l'aire urbaine de Toulouse et a été multiplié par deux en un trimestre. "Ceci peut paraître contradictoire alors que les ventes sont en hausse, cela s'explique en réalité par une augmentation plus importante des ventes en PSLA au détriment des ventes directe", décrypte Patrick Saint-Agne.
Dans ce contexte, les délais de vente s'allongent : il faut désormais compter 12 mois en moyenne par opération, tandis que le prix moyen de vente reste quasiment stable à 3 273 €/m2 habitable hors parking dans l'aire urbaine.

Béatrice Girard

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