Pourquoi Toulouse a les meilleurs taux du marché. Interview

La directrice de l'agence Meilleurstaux.com détaille les spécificités du marché toulousain à l'origine des taux de crédit bas. Lucile Laborie revient également sur les conditions d'accès au crédit et sur les conséquences éventuelles de la dégradation du triple A français.
Lucie Laborie, directrice de l'agence Meilleurstaux.com

La directrice de l'agence Meilleurstaux.com détaille les spécificités du marché toulousain à l'origine des taux de crédit bas. Lucile Laborie revient également sur les conditions d'accès au crédit et sur les conséquences éventuelles de la dégradation du triple A français.

Selon votre baromètre, Toulouse fait toujours partie des villes de France dans lesquelles les taux de crédit sont les moins élevés, à 3,90 % sur 20 ans. Expliquez-nous ce phénomène.
C'est vrai, et cela date du précédent salon immobilier en octobre 2011, date à laquelle les Caisses régionales des banques de Midi-Pyrénées se sont alignées sur des propositions de taux très bas, profitant d'un OAT (taux des emprunts d'Etat à long terme) lui-même bas. Grâces à ces offres, les banques voulaient capter une nouvelle clientèle, elles ont ensuite maintenu ce cap pendant plusieurs semaines. Bien sûr, le contexte économique très favorable que nous connaissons à Toulouse n'est pas étranger à ce phénomène : c'est très net par rapport à d'autres régions françaises. Le secteur aéronautique se porte bien avec de nombreuses créations d'emplois prévues. Chez nous, il ne se passe pas un jour sans qu'un airbusien passe la porte et nous avons aussi vu arriver les premiers cadres liés à l'activité de l'Oncopôle.

Quel est le profil type de l'emprunteur toulousain et à quelles conditions les banques lui prêtent-elles ?
Nous voyons 60 % de primo accédants, mais la moitié d'entre eux est désormais aidée par la famille. C'est assez nouveau et devenu quasiment indispensable. En effet les banques ont durci leurs conditions de prêt et pour avoir accès à un bon taux, elles demandent aujourd'hui un minimum de 15 % d'apport. Les autres acquéreurs sont des cadres, jeunes retraités, etc, mais tous achètent par obligation. L'achat plaisir n'est plus d'actualité. A Toulouse en 2011, le montant moyen d'emprunt est de 180.000 € sur une durée moyenne de 18 à 20 ans chez les cadres, mais plutôt de 25 ans chez les primo accédants.

La perte de notre triple A, va-t-elle changer la donne ?
La dégradation de cette note n'a pas eu d'effet immédiat, puisque l'OAT est passé de 3,03 à 3,10 dans les jours qui ont suivi. Néanmoins, il peut encore baisser. L'effet le plus probable est une augmentation des taux, mais elle devrait être plutôt progressive. L'enchainement sera logique : il y aura moins d'acheteurs, des délais de vente allongés et des prix à la baisse. A terme, cette baisse des prix devrait compenser la hausse des taux et préserver le pouvoir d'achat.

Propos recueillis par Béatrice Girard

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