Cessions de fonds de commerce : les prix grimpent de 10 % en Midi-Pyrénées

Échaudés par un contexte économique en berne, les entrepreneurs privilégient la reprise de fonds de commerce plutôt que la création d'entreprises. Revers de la médaille : les prix flambent et Toulouse n'y échappe pas !
Les entrepreneurs privilégient la reprise de fonds de commerce plutôt que la création d'entreprises

Le baromètre BODACC (des ventes et cessions des fonds de commerce), réalisé par le cabinet Altarès et rendu public cet automne, dresse un bilan dynamique de l'activité. Au premier semestre 2012 en effet, le prix moyen de cession s'établit à 196 306 € au niveau national, tous secteurs confondus (services, commerce, industrie...) soit une augmentation de 9,6 % par rapport à 2011.
Une activité qui compense des créations d'entreprises, moins nombreuses. « En période de crise, les entrepreneurs misent sur le levier de la reprise des fonds de commerce plus rapide et rassurant », indique Thierry Million, directeur des analyses pour le groupe Altarès. Les chiffres lui donnent raison puisqu'en matière de reprise de fonds de commerce, 88 % des affaires passent le cap des trois ans, mais ce taux tombe à 66 % lorsqu'il s'agit d'une création.

Revers de la médaille : les prix montent
Le revers de la médaille, c'est l'augmentation des prix, préjudiciable aux petits entrepreneurs. Une tendance à laquelle n'échappe pas la région Midi-Pyrénées : le montant moyen de la transaction y atteint 157 297 €, en hausse de 10 %. La situation serait en phase avec les autres territoires français. Thierry Million observe « des volumes et des montants concentrés sur les métiers lourds comme l'industrie. Ainsi les prix les plus élevés de cessions de fonds de commerce concernent les pharmacies avec des montants moyens à 600 000 € mais seulement 28 transactions enregistrées ».

Le deuxième secteur le plus onéreux est celui du tourisme (hôtels et campings). Les prix moyens des transactions s'y affichent à 245 000 €, avec 40 transactions enregistrées au premier semestre 2012. « Dans ce segment, ce sont surtout les hébergements en camping qui font le prix », indique Thierry Million.

Le secteur du prêt-à-porter n'est pas en reste : le tarif moyen de la transaction y atteint 172 000 € et 40 transactions ont été enregistrées depuis le début de l'année. « On assiste dans les centres-villes à beaucoup d'opérations de reprise par de grandes marques », analyse Thierry Million. « Cela crée une dynamique, mais contraint aussi les indépendants à se rabattre sur les périphéries où les loyers sont plus supportables. » Selon le spécialiste, c'est l'image et le dynamisme d'une ville qui attirent les marques. « Bordeaux et Nantes ont largement réussi à redynamiser leur image de villes industrielles ces dernières années. Grenoble, réputée pour sa haute technologie, a su mettre l'accent sur les équipements asiatiques et a, par ce biais, attiré de nombreux investisseurs, y compris dans le commerce », décrit le spécialiste. Quid de Toulouse ? « Toulouse est une ville universitaire, jeune, convaincue, elle n'est pas en reste pour attirer les marques, mais doit quand même veiller à ne pas s'endormir sur ses performances aéronautiques » affirme-t-il.

Béatrice Girard

©photo Rémi Benoit

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.