Après une interruption de 11 ans, la fédération du bâtiment de Midi-Pyrénées a réuni ses adhérents à Toulouse à l'occasion de son congrès régional. Objectif du jour ? "Partager nos expériences et nos espoirs", a indiqué Bruno Dumas, le président de la FFB Midi-Pyrénées, en guise d'ouverture. Mais les éléments de conjoncture livrés ensuite à l'assemblée étaient plutôt de nature à partager des inquiétudes. En effet les destructions d'emplois se poursuivent dans le secteur avec une baisse du nombre de salariés de 4 % enregistrée depuis un an entre le 2e trimestre 2012 et le 2e trimestre 2013 dans la région. Ce qui représente 2 645 salariés. "A ce chiffre il faut ajouter environ 2 500 personnes, essentiellement des jeunes que nous n'avons malheureusement pas pu embaucher pendant cette période", a insisté Antoine Nunès le président de la fédération en Hautes-Pyrénées. Et dans le même temps, les demandes d'emplois ont progressé de 18 % dans le secteur de la construction indique la DIRECCTE.
Autres mauvais indicateurs pointés par les représentants du bâtiment : les déclarations de TVA qui ont baissé de 4,25 %, et les créations d'entreprise de 12 % ; tandis que les défaillances d'entreprise ont bondi de 33 % en un trimestre seulement. Ceci porte à plus de 689 le nombre d'entreprises en cessation au cours des 12 derniers mois, selon l'INSEE. Des données qui malheureusement ne devraient pas s'améliorer d'ici la fin de l'année, craignent les représentants de la FFB.

Deux nouveaux lycées à construire en 2014
Dans ce contexte préoccupant, la petite lueur d'espoir est venue avec l'annonce de nouveaux projets et du maintient du budget dédié au bâtiment au Conseil Régional. "Nous lançons dès 2014 la construction de deux nouveaux lycées, l'un à Villefranche de Lauragais, l'autre dans l'ouest toulousain, dans le secteur de Colomiers" a annoncé le vice-président du conseil régional Bernard Plano. "Ainsi entre 2013 et 2019, nous prévoyons de consacrer une enveloppe de 560 M€ au secteur", a estimé l'élu.
Pour Bruno Dumas, "c'est une bonne nouvelle, même si elle ne sera pas une réponse immédiate à des carnets de commande bien maigres dans le secteur." Actuellement la visibilité des entreprises n'excède pas 4 mois dans le gros œuvre comme dans le second œuvre. "Il faudrait un minimum de 6 mois de visibilité", évalue-t-il. Un chiffre qui n'a pratiquement plus jamais été atteint dans la région depuis la crise de 2008.

Béatrice Girard
©photo Rémi Benoit