Drivy, un acteur de l'autopartage qui monte en puissance à Toulouse

La plateforme de location de voiture en autopartage Drivy ne cesse de prendre de l’ampleur. Le nouveau directeur France de l’application, Quentin Lestavel, était de passage à Toulouse les 15 et 16 février notamment pour rencontrer la municipalité. Objectif ? Que l’autopartage soit davantage mis en avant dans la Ville rose qui a déjà généré 70 000 journées de location depuis le lancement de Drivy. Entretien.
Quentin Lestavel est le nouveau directeur France de l'application Drivy.
Quentin Lestavel est le nouveau directeur France de l'application Drivy. (Crédits : Rémi Benoit)

De quel constat est née la plateforme Drivy que vous présentez aujourd'hui comme le leader européen de l'autopartage, présent à travers six pays et qui réunit 1,5 million d'utilisateurs ?

L'application est née en 2010 de deux constats. Tout d'abord, la voiture est un bien qui est cher à l'achat et à l'entretien. En parallèle, des villes comme Toulouse sont encombrées de voitures qui sont inutilisées 95 % du temps en moyenne. Ainsi, l'application permet de mettre en location sa voiture lorsqu'elle n'est pas utilisée et couvrir alors les différents frais d'assurance et d'entretien qu'elle engendre. Les propriétaires les plus investis peuvent générer jusqu'à 800 euros par mois et par véhicules. Côté locataire, après une inscription gratuite sur la plateforme, Drivy propose à l'utilisateur des locations disponibles près de lui. Il faut savoir qu'une assurance couvre les conducteurs en tout risque sur toutes les locations et que l'on propose tout type de véhicule : citadine, utilitaire, familiale.

Que représente le marché toulousain au sein de votre entreprise ?

Depuis 2010 et la création de Drivy, nous comptabilisons 70 000 journées de location avec un prix moyen de 25 euros pour une citadine sur une journée. Dans cette ville, la moitié des journées de location se font via le service Drivy Open. Celui-ci permet l'autopartage en libre-service. C'est un système que nous avons lancé en fin d'année 2015 qui permet à un utilisateur de louer une voiture sans rencontrer le propriétaire. L'application permet de déverrouiller l'accès à la voiture grâce à un boitier installé à l'intérieur du véhicule afin de permette au locataire de récupérer les clés.

À Toulouse, 700 voitures sont disponibles à la location et 3 500 véhicules en Occitanie. On devrait atteindre rapidement dans le courant de l'année 2018 les 1000 véhicules dans la ville. À noter que 10 % des propriétaires à Toulouse ont au moins deux véhicules sur la plateforme. Nous rencontrons également des entrepreneurs qui constituent des sociétés dédiées à la location et exploitent des flottes de véhicules sur Drivy. Par exemple, on a un entrepreneur toulousain qui s'appelle Jean et qui dispose de sept véhicules sur notre plateforme de location.

25 euros par jour, n'est-ce pas trop onéreux ?

Notre mission est de rendre plus pratique la location de voiture que sa possession. Les citadins aujourd'hui n'ont pas forcément besoin d'en posséder une au quotidien, mais plutôt de manière ponctuelle. Nous nous adressons à ces personnes-là. Ces derniers n'ont pas de foyers de dépenses alloués à la voiture, qui en moyenne coûte 5 500 euros par an. Ils ont seulement besoin parfois d'une automobile pour aller en vacances par exemple et donc 25 euros par jour est une solution plus efficace économiquement pour eux mais aussi écologiquement.

Votre système participe-t-il au concept de Smart city ?

Cela fait partie du mouvement Smart city. Nous sommes une brique d'un ensemble de moyens de transports qui, combinés, font que vous utilisez votre voiture quand vous en avez vraiment besoin. Une étude de l'Ademe dit deux choses : les pratiquants de l'autopartage parcourent en moyenne moins de kilomètres en voiture (-40 %) car ils favorisent d'autres modes de déplacements comme les transports en commun. L'autre conclusion de cette étude, est qu'un véhicule en autopartage remplace en moyenne dix voitures individuelles et libère neuf places de parkings. Donc, l'autopartage décongestionne le centre-ville.

C'est donc un service qui mériterait d'être développé à Toulouse et dans son agglomération, victimes toutes deux d'un cogestionnement routier très important depuis de nombreuses années ?

Oui et nous venons à Toulouse pour rencontrer notamment Jean-Michel Lattes, l'adjoint au maire en charge des transports. Nous allons évoquer ensemble des moyens de développer l'autopartage dans la ville car cela a des conséquences économiques et écologiques positives. Concrètement, nous allons discuter de la possibilité d'avoir des places de parking moins chères pour nos utilisateurs, voire des places de parking dédiées à l'autopartage afin de rendre plus accessible l'offre. Le parking est une forte demande des propriétaires qui souhaitent s'investir beaucoup plus sur la plateforme mais la question du stationnement pose problème. Si cela permet de se séparer d'un certain nombre de véhicules, la mairie est bien entendu intéressée par le projet.

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