Le Grand Toulouse vote la création d'une Agence de développement économique

Le Grand Toulouse a voté ce jeudi en conseil communautaire la création d'une Agence de développement économique dédiée à la promotion et à la prospection internationale. Le projet fait consensus au sein de la communauté urbaine mais suscite quelques réactions, notamment sur les conditions de sa mise en œuvre.
Pierre Cohen, député-maire de Toulouse et président du Grand Toulouse


C'est oui, sur le principe. A l'unanimité, une agence de développement économique du Grand Toulouse doit être mise en place « pour porter l'image, l'identité de nos territoires à l'international, valoriser nos qualités, connues mais pas reconnues » selon Bernard Keller, maire de Blagnac et vice-président du Grand Toulouse en charge de l'emploi et de l'économie. Une nécessité que personne ne remet en cause, mais « comment ? Avec qui ? Avec quels moyens, financiers et humains ? », la question a été posée par plusieurs élus. Grégoire Carneiro, maire UMP de Castelginest s'interroge sur la solidité des contacts qui ont été pris avec Midi-Pyrénées Expansion et dans quelle mesure cette agence sera intégrée au projet. Il a préconisé également d'«être vigilant en matière de frais, il ne faut pas que ce soit trop onéreux ».
Jean-Luc Moudenc, élu de l'opposition, a mis en garde contre « une délibération qui n'a pas de modus operandi, pas de volet financier » et a demandé des précisions sur l'implication du partenaire principal: la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse.

Du côté d'Europe-Ecologie Les Verts, on soutient le projet mais selon Antoine Maurice « il ne faut pas confondre marketing et qualité de vie. Le but est de créer des emplois dans la région et de répondre au besoins des habitants ». Enfin l'autre crainte évoquée lors des débats est celle de créer une agence qui échapperait à la communauté urbaine et se subsituerait à elle en matière de compétence économique.

« Les discussions sont en cours »

Pierre Cohen s'est voulu rassurant ce matin face aux interrogations des élus. Il a affirmé que, depuis plusieurs semaines, des discussions sérieuses étaient en cours avec Alain Di Crescenzo, le président de la CCI, « sur le montage de l'agence » précisant que « la CCI veut en être ». Il n'a pas donné plus de précisions sur les moyens humains et financiers qui seront mobilisés pour l'agence mais Bernard Keller a affirmé qu' il s'agirait d' un « outil léger», dévolu à la communauté urbaine, « et qui en aucun cas ne dessaisit le Grand Toulouse de sa souveraineté ». Pierre Cohen a insisté sur ce point : « il ne s'agit pas de déléguer la stratégie économique de la communauté urbaine à une agence ». Il a par ailleurs réaffirmé la volonté d'associer au projet les structures existantes, notamment la Région, Midi-Pyrénées Innovation et Midi-Pyrénées Expansion.
La délibération a donc été votée à l'unanimité, seul François Chollet du groupe d'opposition Toulouse Métropole s'est abstenu. L'Agence de développement économique du Grand Toulouse devrait voir le jour en juin.

L'exemple lyonnais

Pour appuyer son argumentaire, Pierre Cohen a décrit dans son exposé écrit l'exemple de Lyon où L'ADERLY a un statut d'association. Ses missions sont centrées sur l'attractivité du territoire (veille, prospection, suivi de projets, accueil des familles etc.). Cette agence compte 28 salariés et un budget de 4,1M€. Son objectif est de 50 nouvelles implantations/an. A Toulouse aussi, le but de la future agence est de doper l'économie locale en attirant sur territoire des investisseurs français et étrangers. Située au 11e rang du classement de LaSalle Investment Management qui recense les 104 villes d'Europe présentant le plus grand potentiel économique, l'agglomération toulousaine ne manque pas d'arguments.Cependant la Ville rose reste absente du classement des villes européennes de Cushman&Wakefield traduisant la perception des 500 plus grandes entreprises européennes sur des critères d'implantation. La ville doit donc tirer profit de ses atouts. Pierre Cohen compte sur de grands projets comme l'Oncopole ou Montaudran Aerospace, mais également la possible implantation des studios Raleigh et le dynamisme du secteur de l'e-santé pour attirer de nouvelles entreprises.

Sophie Arutunian

Photo Rémi Benoit

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