Éthiquable : une levée de fonds de 5,2 millions d'euros. Pour quels projets ? Interview

La scop gersoise Éthiquable vient de réaliser une levée de fonds de 5,2 millions d'euros. Un financement qui va lui permettre de poursuivre son développement en Belgique, en Allemagne et en Espagne. La Scop lance également une gamme de produits français et un partenariat avec la scop Café Michel, basée à Pessac, qui lui permet de se faire connaître dans un autre réseau de distribution. Stéphane Comar, cofondateur d'Éthiquable fait le point sur les projets.Vous attendiez-vous à ce résultat concernant la levée de fonds ?
Stéphane Comar, cofondateur et directeur financier d'Éthiquable.

La scop gersoise Éthiquable vient de réaliser une levée de fonds de 5,2 millions d'euros. Un financement qui va lui permettre de poursuivre son développement en Belgique, en Allemagne et en Espagne. La Scop lance également une gamme de produits français et un partenariat avec la scop Café Michel, basée à Pessac, qui lui permet de se faire connaître dans un autre réseau de distribution. Stéphane Comar, cofondateur d'Éthiquable fait le point sur les projets.

Vous attendiez-vous à ce résultat concernant la levée de fonds ?
Nous pensions que ça allait être plus difficile. Le commerce équitable est un peu noyé entre les mouvements du bio et du commerce durable. Nous avons contacté nos partenaires historiques assez tôt pour pouvoir finir la levée fin 2013 et, finalement, nous avons fait très vite. Nos partenaires historiques comme le Crédit Coopératif, la Nef, Scop Invest et Socoden, nous ont suivis. C'est ce qui a rassuré de nouveaux investisseurs, tels que le Crédit Agricole, Impact Finance ou encore le Comptoir de l'innovation.

Quel bilan tirez-vous de l'exercice 2012 ?
Nous avons des résultats positifs en 2012, grâce à une gestion rigoureuse. Nous avons augmenté notre chiffre d'affaires de 0,5%, pour atteindre 15M€.

Quel sont les objectifs ?
Nous en avons plusieurs. Le premier est une restructuration de toute la gestion de la scop. Nos moyens informatiques dataient de nos débuts, il y a 10 ans, où nous avions beaucoup moins de produits en stock à gérer. Nous avons investi près de 400 000 euros juste pour les logiciels et le paramétrage, sans les formations. Le chantier a commencé l'année dernière et est en train de se finir. Désormais, tout est informatisé. À côté, nous avons travailler sur le marketing et le développement à l'international.

Dans quel pays vous développez-vous ?
Essentiellement en Belgique et en Allemagne. Pour le premier, cela marche très bien. Depuis 2010, nous avons développé des partenariats avec la partie francophone de la Belgique. Il y a 1,8 M€ de chiffre d'affaire avec 20% du marché aux Pays-Bas. Au début, ce n'était pas évident car il y avait déjà des acteurs, mais nous avons trouvé notre place. En Allemagne, c'est plus compliqué. Le pays se situe plus loin déjà et il ne fonctionne pas de la même manière que la France. La grande distribution est plus régionale que nationale. Il faut avoir les moyens de prospecter région par région. Pour les deux pays, nous sommes en train de concevoir des emballages traduits en flamand et en allemand.

Vous visez d'autres pays européens ?
Nous nous développons également sur le marché espagnol, mais plus doucement. Nous avions déjà lancé quelques produits en 2007, mais nous avons tout arrêté suite à la crise. Nous avions gardé des relations intéressantes et nous avons repris contact pour la création de partenariats stables.

Et concernant le développement d'Éthiquable en France, quels sont les projets ?
Il y a deux projets. Le premier concerne l'essor du partenariat avec Café Michel, à Pessac (33). Il s'agit d'un petit torréfacteur bio historique, qui vend en réseau spécialisé. Suite au départ à la retraite de l'ancien gérant, nous avons repris et développé la scop avec des gammes de chocolats, thés, sucres et céréales. Cela permet d'avoir un autre réseau de distribution, ce qui est complémentaire de notre activité. Le second projet, c'est le lancement de notre gamme "Paysans d'ici". Il s'agit de produits qui proviennent de producteurs français. Il y a, par exemple, du piment d'Espelette bio, de la crème de châtaigne, de l'huile de tournesol du Gers ou encore de la farine de blé d'une variété ancienne. Nous proposons 17 produits et nous voulons en commercialiser 35. Il va également y avoir un relooking du packaging afin que la marque ait sa propre charte graphique.

Propos recueillis par Pauline Frot
© photo Aymeric Warmé-Janville

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.