Toulouse futur « centre de gravité » d'EADS

L'information est confirmée par les collaborateurs de Tom Enders, futur patron d'EADS, mais pas de façon officielle : en juin prochain quand l'actuel CEO d'Airbus prendra les rennes de la maison-mère EADS, une partie du siège sera rapatriée dans la Ville rose. Actuellement, la direction de l'entreprise est éparpillée entre Paris, Munich et Amsterdam. 200 à 300 collaborateurs allemands et parisiens devront déménager.
Tom Enders, futur patron d'EADS


La nouvelle réjouit les élus locaux. Pierre Cohen, maire de Toulouse salut le choix de la « cohérence » et voit dans cette décision « la reconnaissance de Toulouse comme métropole européenne de l'aéronautique et de l'espace ». Pour Martin Malvy, président de la région, « c'est une excellente nouvelle, Toulouse et Midi-Pyrénées occupent une place dans le monde de l'aéronautique qui justifie le choix annoncé ».

Le choix de Tom Enders a été dévoilé, en début de semaine, face à 200 de ses collaborateurs réunis à Madrid. Le futur président exécutif, installé à Toulouse depuis 2006, semble donc s'y plaire et devrait faire rapatrier 200 à 300 personnes, venues principalement de Paris et de Munich. Sa logique est organisationnelle. Depuis plusieurs années, il se dit favorable à un seul siège social pour EADS et Airbus. Signe des synergies développées entre EADS et Airbus, Thierry Baril, actuel directeur des ressources humaines d'Airbus et qui devient également DRH d'EADS. Idem pour le directeur financier d'Airbus Harald Wilhelm qui assumera les mêmes fonctions au niveau du groupe. De plus, Toulouse regroupe déjà la quasi totalité des divisions du groupe, dont Airbus et Astrium, sans compter les sous-traitants.

« Oui, mais ... »

« Des équipes sont déjà en place à Paris et à Munich, rien ne garantit qu'un Allemand veut aller habiter à Toulouse » souligne un collaborateur d'EADS « et il serait dommage de perdre des personnes qualifiées et expérimentées en chemin ». Des négociations avec les salariés du groupe devront donc se mettre en place.

Par ailleurs, historiquement, en 1999 le siège juridique d'EADS a été basé à Amsterdam pour garantir une certaine neutralité. En effet le groupe est franco-allemand et il s'agissait de ne pas faire de jaloux. Délocaliser une partie du siège en France peut-il prendre une connotation politique ? « Non », selon cette même source « les gouvernements veulent des usines, 200 ou 300 personnes à Toulouse, ça n'est rien sur les 100 000 salariés que compte le groupe. Ce n'est pas un débat politique ».

En revanche, les futures relations entre Fabrice Brégier et Tom Enders pourraient avoir une influence sur le projet de siège social unique. « Entre leurs deux bureau il n'y aura que la rocade à traverser, comment vont- ils cohabiter? » s'interroge leur entourage. Fabrice Brégier, actuel n°2 d'Airbus, prendra la place de Tom Enders une fois celui-ci passé aux commandes d'EADS. Ce sera le 1er juin prochain.

Sophie Arutunian

© photo Rémi Benoit

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