Agnès Paillard, nouvelle présidente d'Aerospace Valley

La Bordelaise Agnès Paillard a été élue ce mercredi après-midi à la présidence d'Aerospace Valley. L'ex-directrice générale succède à Jean-Marc Thomas aux commandes d'un pôle de compétitivité à vocation mondiale consacré à l'aéronautique, l'espace et les systèmes embarqués. Le nouveau bureau et le conseil d'administration ont également été nommés lors de l'assemblée générale annuelle.

Le 31 janvier 2010, Agnès Paillard, alors directrice générale du pôle, annonçait sa démission d'Aerospace Valley, justifiée à l'époque par des "divergences de points de vue" avec le président Jean-Marc Thomas. C'est ce qu'on appelle un retour par la grande porte : ce mercredi 28 septembre, les membres d'Aerospace Valley l'ont élue à la présidence du pôle, peu avant 18h. Jean-Marc Thomas ne se représentait pas.

André Benhamou, le directeur général de Liebherr Aerospace Toulouse et président du groupe d'acteurs industriels Tompass, a été élu vice-président du pôle. Marc Pircher (CNES, secrétaire régional du pôle), Christian Houel (Aquitaine Electronique, trésorier), Dean Lewis (Université de Bordeaux I, secrétaire) et Olivier Fourure (ISAE, trésorier adjoint) font également partie du bureau.

Seule candidate en lice, Agnès Paillard prend la tête d'un pôle de compétitivité fort de 480 projets et 725 millions d'euros investis dans des projets de recherche en sept ans. Les dossiers qui l'attendent ne manquent pas. A commencer par l'Institut de recherche technologique décroché en mai par Toulouse, dans le cadre des Investissements d'avenir, fortement soutenu par le pôle et qui est amené à renforcer la compétitivité des filières aéronautique, spatial et systèmes embarqués. A charge également pour elle de gérer la rivalité entre les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées au sein du pôle, qui a parfois pu poser problème. Agnès Paillard sera notamment épaulée par le Toulousain Marc Perré, nommé directeur général en mai dernier.

Des projets aux produits,
des PME aux ETI

Dans son discours devant les membres du pôle, Agnès Paillard a rappelé que ces derniers mois, elle avait rencontré de nombreux acteurs politiques et économiques. Elle compte désormais lors d'une "ère III" du pôle renforcer le soutien aux PME, en inciter certaines aux regroupements avec d'autres sociétés, et a appelé à "passer davantage des projets aux produits, un travail déjà entamé lors de la phase II du pôle. " Le changement de bureau devrait occasionner le lancement d'une nouvelle phase (la 3e donc) dans le développement du pôle. Sur la question de la crise, Jean-Marc Thomas et Agnès Paillard ont évoqué la création lors de l'ère II du pôle du Club des investisseurs, associant plusieurs typologies de financeurs et donc à même de répondre à différents montants. "Il n'y a pas de fonds spécifiques pour les entreprises devenant progressivement des ETI, nous travaillons en ce sens", a indiqué Jean-Marc Thomas.

Agnès Paillard est revenue sur sa démission de son poste de directrice générale et expliqué qu'elle avait considéré que le contexte, dans le cadre des Investissements d'avenir et des tiraillements entre Toulouse et Bordeaux voulant tous deux un Institut de recherche technologique, "ne permettait pas un fonctionnement optimal" du pôle et qu'elle a avait alors préféré s'en détacher.

Président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Malvy a salué l'élection d'Agnès Paillard et du bureau avant d'évoquer « le chemin parcouru », qui ne peut « que nous satisfaire ». Rappelant également que l'environnement du pôle avait changé depuis sa création avec des perspectives économiques renforcées, et appelant comme l'avait proposé Agnès Paillard plus tôt à aider les PME à se développer afin d'atteindre des tailles critiques. Il a également appelé aux regroupements d'entreprises, allusion à l'équipementier Latécoère... sans vouloir le citer.

Alain Rousset, président du Conseil régional d'Aquitaine, après avoir lui aussi félicité Agnès Paillard, s'est dit « persuadé que c'est en rassemblant que nous aurons à l'échelle internationale une pertinence et une efficacité. C'est peut-être le moment où il faut investir. Il faut aussi lever l'incompréhension entre le monde des grands groupes et celui des PME. Un réseau d'entreprises de taille intermédiaire est sans doute l'un des défis à relever. » Il a aussi appelé à éviter les projets en doublon, notamment en matière de composites.

Eric Spitz, secrétaire général aux affaires régionales auprès du Préfet de Midi-Pyrénées, a évoqué « le succès exemplaire » du pôle et estimé que "les industriels ont su s'approprier le pôle et continuent à jouer un rôle moteur". Il a annoncé une évaluation des pôles français qui s'achèvera en février 2012, et jugé que « la compétition entre Bordeaux et Toulouse n'a pas sa place » dans un cadre d'une concurrence mondiale accrue.

Plus d'informations à suivre...

Mikaël Lozano

En savoir plus :

Agnès Paillard est actuellement vice-présidente d'EADS France Innovation Works. Ingénieure diplômée de l'École supérieure de physique et chimie industrielle de Paris, elle a commencé sa carrière en 1984 chez IBM France avant de prendre en 1995 la direction générale de Serma Technologies, qu'elle occupe pendant sept ans avant de devenir en 2002 directrice générale adjointe chargée du développement économique, de la recherche et du développement durable au conseil régional d'Aquitaine. Membre de l'Agence de développement économique d'Aquitaine (ADEA), elle avait été détachée au sein du pôle de compétitivité en mars 2009.

En photo : Agnès Paillard, nouvelle présidente du pôle de compétitivité Aerospace Valley (© Rémi Benoit)

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