À Toulouse, les jeunes et les familles n'ont plus les moyens de s'offrir des logements neufs

L'Observer de l'immobilier toulousain vient de livrer sa dernière photographie du marché du neuf. Globalement, les niveaux de ventes restent bas et stables. Les ventes à occupants dans le privé et en PSLA sont même en net recul. Premières victimes, les primoaccédants et les familles, qui peinent à accéder à la propriété.
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Qui peut encore s'acheter un logement neuf à Toulouse ? De moins en moins de primoaccédants et de familles, à en croire les derniers chiffres des promoteurs. Dans la communauté urbaine de Toulouse, en effet, les ventes à occupants ont baissé de 20 % ces 12 derniers mois, avec 914 ventes réalisées contre 1.146 ventes l'année précédente. La baisse atteint 24 % à Toulouse, ce qui représente 389 logements vendus à des occupants au cours des 12 derniers mois. "Ils n'ont plus les moyens d'acheter, et ce malgré des taux extrêmement bas, notamment parce que les banques prêtent de moins en moins sur de longues durées", constate Patrick Saint-Agne, le président de l'Observer.

Une tendance qui inquiète les promoteurs, d'autant que les ventes en prêt social location accession (PSLA), pourtant destinées à faciliter l'acte d'achat grâce entre autre à une TVA à 5 %, ont suivi la même courbe. "Elles baissent de 16 % en année mobile avec 225 ventes réalisées sur les 12 derniers mois dans la communauté urbaine et de 1,6 % à Toulouse avec 117 ventes réalisées depuis un an", commente-t-il.

Les ventes à investisseurs progressent
En fait, seules les ventes à investisseurs ont progressé de 9,6 % depuis un an dans la communauté urbaine et de 2,6 % dans Toulouse. "Ces derniers ont en effet commencé à prendre en compte les mesures du dispositif Duflot", estime Jean-Philippe Jarno, membre de l'Observer et directeur régional de Bouygues Immobilier. Aujourd'hui, la part des ventes à investisseurs se stabilise ainsi à un très haut niveau à Toulouse intra-muros, représentant 79 % des ventes.
Dans le même temps, il faut signaler une augmentation des mises en vente dans Toulouse comme dans l'agglomération au cours des derniers mois : + 10 % dans l'agglomération et + 15 % à Toulouse. Les prix de vente moyen, quant à eux, augmentent : + 3,2 % à Toulouse et s'affichent à 3.537 €/m2 (habitable hors parking) au 2e trimestre 2014.

"En fait, c'est uniquement sur les communes périphériques que les ventes et les réservations se sont accélérées : + 8,4 % sur les 12 derniers mois, contre seulement +1,1 % dans Toulouse. Elles profitent d'offres plus nombreuses et de prix plus accessibles", pointe Jean-Philippe Jarno.

Les professionnels restent néanmoins prudents quant aux performances attendues en fin d'année : "nous devrions réaliser 4.000 ventes au détail dans l'aire urbaine en 2014. Seules les réservations pourraient s'accélérer avant, si les mesures annoncées par le gouvernement deviennent effectives très rapidement. Sinon, on va encore ajouter de l'attentisme à l'attentisme à une période, l'automne, où les ventes sont en principe très importantes dans notre profession", craint Patrick Saint-Agne.

Béatrice Girard
© photo Rémi Benoit

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