Cette fois-ci, Toulouse n'échappe pas à la règle. Le marché des logements neufs enregistre sur toute la France une baisse des ventes à accédants au profit des investisseurs. Et les mises en vente réalisées depuis le début de l'année atteignent leur plus bas niveau depuis 2010. "Avec 17.704 nouveaux logements mis sur le marché en ce début d'année, l'offre nouvelle est inférieure de 38 % au niveau des années précédentes", pointe la fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

Chute des mises en vente sur l'aire urbaine toulousaine
Dans l'aire urbaine toulousaine, 837 ventes nettes ont été enregistrées ce premier trimestre, dont 560 à investisseurs (+ 40 %), 173 à occupants hors prêt social location accession (- 40 %) et 104 en PSLA (- 29 %). Quant aux mises en vente, elles ont chuté de 24 % sur l'aire urbaine toulousaine entre le 1er trimestre 2013 et le 1er trimestre 2014. "En un an, 64 % des ventes de l'aire urbaine ont été faits à des investisseurs. Ce pourcentage atteint 67 % sur le 1er trimestre 2014", décrit Patrick Saint-Agne, le président de la FPI Midi-Pyrénées.

Toulouse intra muros, ce chiffre est encore plus élevé : depuis le début de l'année, seules 49 ventes ont été conclues par des particuliers accédants, tandis que 80 % du marché a été occupé par des investisseurs. À cela s'ajoute un taux important de désistements enregistrés par les professionnels du secteur sur cette même période : 30 %. Du jamais vu !

Une aide à la propriété, les exemples de Bordeaux et Marseille
Pour inciter les accédants à revenir sur le marché, la profession s'organise. "Nous travaillons avec le crédit foncier pour mettre en place une aide à la propriété du type passeport 1er logement, sur le modèle de ce qui existe déjà à Bordeaux et à Marseille", indique Patrick Saint-Agne.

L'offre commerciale continue, quant à elle, de progresser légèrement : + 6 % par rapport au 1er trimestre 2013. Le taux d'écoulement moyen d'une opération est désormais de 14,4 mois tandis que les prix moyens augmentent de 1 %, à 3.354 €/m2 habitables, hors parking. Un contexte qui favorise les ventes en blocs aux bailleurs sociaux. Elles ont progressé de 44 % en année mobile sur le territoire de la communauté urbaine de Toulouse et de 15 % sur l'aire urbaine. "Des chiffres qui traduisent évidemment les nettes difficultés des promoteurs", estime le président de la FPI Midi-Pyrénées.

Béatrice Girard
© photo Rémi Benoit