Les centres équestres de Midi-Pyrénées poursuivent leur combat contre la hausse de la TVA

L'amendement adopté ce week-end par le Sénat, visant à maintenir le taux réduit de la TVA pour les centres équestres, a peu de chance d'être suivi d'effets. Une situation qui pousse les professionnels du secteur à poursuivre leur mobilisation. Selon certaines estimations, en Midi-Pyrénées, entre 150 et 200 centres pourraient disparaître suite au passage de la TVA de 7 à 20 %.
400 cavaliers et 250 chevaux ont manifesté le 12 novembre à Toulouse

"François, t'es foutu, les poneys sont dans la rue." Le mot d'ordre avait animé les rues de Toulouse le 12 novembre dernier. Environ 400 cavaliers, accompagnés de 250 chevaux, avaient manifesté dans les rues de la ville. À l'origine de la grogne : une injonction de Bruxelles qui a amené le gouvernement à annoncer un passage de la TVA de 7 à 20 % pour les centres équestres au 1er janvier 2014.

Un véritable coup de massue pour les professionnels du secteur, qui, en guise de protestation contre cette "équitaxe", n'ont pas hésité à faire défiler leurs montures dans les plus grandes villes de France. Une cinquantaine de manifestations a été organisée en dix jours, avec comme point d'orgue un grand défilé national ce dimanche 24 novembre à Paris. Plus de 20.000 personnes - accompagnées de 1.000 chevaux et poneys - ont répondu au rendez-vous, selon la Fédération française d'équitation. La veille, le Sénat avait adopté un amendement maintenant le taux réduit de la TVA pour les centres équestres. Mais dans les faits - dans un contexte où le Sénat s'apprêterait à rejeter l'ensemble de la partie recettes du Projet de loi de finances 2014 -, le texte a peu de chance d'être suivi d'effets. Et de son côté, le gouvernement reste très ferme sur le sujet.

Une économie fragilisée
La région Midi-Pyrénées compte environ 35.000 licenciés et 553 structures équestres affiliées à la Fédération française d'équitation. Pour Gwendolen Fer, cavalière, enseignante diplômée d'État et dirigeante de l'Écurie des Houarn, à Saint-Léon (31), c'est tout une économie que cette hausse de la TVA va fragiliser. "Les éleveurs de chevaux, nos partenaires directs, ont déjà subi une hausse début 2013, rappelle-t-elle. C'était un premier coup dur pour la filière. Et maintenant, c'est au tour des centres équestres d'être touchés. Or, contrairement à la plupart des infrastructures sportives, nous ne sommes pas subventionnés. Dans leur grande majorité, les centres équestres sont des structures privées, qui supportent seules le poids de leurs investissements."

Disparition de 150 à 200 centres équestres en Midi-Pyrénées ?

Pour Gwendolen Fer, la hausse de la TVA pourrait entraîner directement la "disparition de 150 à 200 centres en Midi-Pyrénées". Des centaines d'emplois seraient concernés et des milliers de chevaux devraient être mis "au rebus". Le Groupement hippique national, syndicat des entrepreneurs du monde équestre, va plus loin, en anticipant l'envoi de 80.000 chevaux et poneys à l'abattoir en France. "Nous attendons que l'État revienne sur sa décision, explique Gwendolen Fer. Notre sport a vécu depuis dix ans la plus forte progression en nombre de licenciés. Il ne faudrait pas que ce formidable processus de démocratisation s'arrête net."

Alexandre Léoty
© photo Rémi Benoit

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