Le Piston Français rachète Futex à Auterive. Stratégie : se rapprocher d'Aerolia et d'Airbus à Toulouse

Spécialisé dans la mécanique de précision pour l'aéronautique, Le Piston Français a racheté Futex à Auterive pour se rapprocher de ses donneurs d'ordre toulousains Aerolia et Airbus. LPF compte doubler la superficie de l'usine en y construisant 1200 m2 en 2015, et se positionner sur le marché de la production d'urgence de pièces mécaniques.
Thomas Corbel, le président du groupe LPF

En rachetant en juillet la société Futex, spécialisée dans la mécanique industrielle et le prototypage à Auterive, le groupe aéronautique Le Piston Français (LPF), dont le siège social est à Blagnac, réalise sa première opération de croissance externe en région toulousaine. Déjà fournisseur de Safran et Snecma, LPF se rapproche ainsi d'Aerolia et Airbus. Restructuré en groupe intégré en 2009, LPF possède 5 sites industriels près de Paris, Montpellier, Varsovie et Casablanca.

"Nous sommes très heureux d'être à Toulouse, cela nous manquait, sourit Thomas Corbel, le président de LPF . Notre stratégie est d'être implanté près de nos clients. Notre site de Savigny produit des pièces moteurs pour Snecma, celui de Sommières fournit Airbus Helicopters, à Varsovie, nous sommes dans le complexe d'Airbus Military et à Casablanca, nous travaillons entre autres pour Airbus et Bombardier. Jusqu'à présent, nous faisions de la croissance interne en augmentant les capacités de ces sites industriels, tout en envisageant de nous rapprocher d'Airbus et Aerolia si l'opportunité se présentait. Avec Futex, nous avons trouvé une entreprise possédant un savoir-faire et un potentiel d'agrandissement. Nous n'achetons pas un carnet de commandes, mais une société saine, dotée d'un parc machines intéressant et de techniciens compétents en prototypages." Pour cette acquisition, LPF a puisé 1M€ dans l'enveloppe de 7M€ levés auprès d'ACE Management (investisseur en capital spécialisé en aéronautique).

LPF se positionne sur le marché du "fil rouge"
Grâce à cette nouvelle implantation industrielle, le groupe compte ajouter une nouvelle corde à son arc en se positionnant sur le marché du "fil rouge" pour les aérostructures. "Il s'agit de produire en urgence - quelques jours ou quelques semaines - les pièces qui font défaut à nos clients, précise Thomas Corbel. Nous envisageons aussi la production de série pour des pièces complexes et intégrées à des schémas industriels complexes. Cela nous oblige à être proches de nos clients et de nos fournisseurs. Nous avons quelques petits contrats avec Aerolia. Cela laisse présager de plus grands projetss. Le business viendra quand l'outil sera prêt."

L'outil en question va d'ailleurs s'agrandir. Des travaux sont prévus dès 2015 pour ajouter 1 200 m2 supplémentaires au site d'Auterive. L'effectif actuel de 22 personnes devrait doubler d'ici un an et demi. À terme, l'agrandissement final sera de 4 000 m2.

À Auterive, LPF table sur un chiffre d'affaires de 5M€ en 2018, contre 1,9M€ en 2012. Le groupe LPF a réalisé un chiffre d'affaires global de 70 M€ en 2013 et emploie 550 salariés. "En terme de rentabilité, nous sommes dans la moyenne supérieure du secteur, reconnaît Thomas Corbel, refusant d'être plus précis. Après une progression du chiffre d'affaires de 25% en 2011, la croissance est ralentie à 6 % cette année et l'an prochain. Nous espérons retrouver une croissance de 15 % de notre chiffre d'affaires à partir de 2017 grâce à l'entrée en production de nouveaux programmes."

Gael Cérez
© photo Fred Lancelot

En savoir plus :
En 2013, LPF a été distingué dans la catégorie "recrutement et ressources humaines" lors des premiers Trophées de l'aéronautique, organisés par Objectif News en partenariat avec La Tribune.

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