Le barreau de Toulouse lance son incubateur de startup

Les avocats toulousains lanceront officiellement leur propre incubateur de startup mercredi 7 juin, un projet déjà mis en place dans plusieurs barreaux de France. Au-delà de l'accompagnement des porteurs de projets et des jeunes entreprises, le barreau toulousain veut améliorer le quotidien des avocats grâce aux outils numériques. Entretien avec l’un des fondateurs de cet incubateur, Maître Jean-Marc Lacoste.
Le barreau de Toulouse espère rajeunir l'image de la profession avec son incubateur qui se lancé le 7 juin 2017
Le barreau de Toulouse espère rajeunir l'image de la profession avec son incubateur qui se lancé le 7 juin 2017 (Crédits : Reuters)

Pourquoi le barreau de Toulouse a-t-il décidé la création d'un incubateur de startup ?

Ce projet d'incubateur est né d'une réflexion sur la nécessité de faire évoluer notre profession en utilisant davantage les outils numériques. Il est vrai que l'utilisation de ces outils procure un gain d'efficacité incontestable.

Par ailleurs, on qualifie souvent la profession d'avocats "d'ancienne" ou de "déconnectée". Est-ce aussi un moyen d'attirer de nouveaux candidats vers ce métier ?

Nous avons l'image d'une profession poussiéreuse, à tort. Toutes nos bases de données sont informatisées et le premier cabinet informatisé de Toulouse a vu le jour en 1984 ! Nous espérons donc, à travers cet incubateur, faire évoluer l'image de la profession d'avocat et pousser des jeunes à emprunter cette voie.

Quels sont les chantiers que ce projet doit vous permettre de lancer pour améliorer le quotidien et l'efficacité des avocats ?

Nous devons arriver à mettre en place la prise de rendez-vous en ligne entre un client et un avocat en prenant en compte la géolocalisation et le domaine de prédilection des avocats, afin de répondre au mieux aux besoins du client. Il faut également permettre la signature en ligne du contrat entre un avocat et son client, et créer un suivi des audiences en ligne sous forme d'agenda.

Ensuite, nous nous sommes associés à l'école des avocats de Toulouse pour lancer une application de veille, gratuite, sur l'actualité juridique. Enfin, nous aimerions créer une application autour de l'aide juridictionnelle, avec laquelle le client pourrait faire sa demande et gérer son dossier. En ce qui concerne ce dernier projet, le barreau de Toulouse veut être pilote, étant donné que sa généralisation sur tout le territoire français est prévue en 2020.

Comment va s'organiser cet incubateur pour parvenir à la réalisation de ces chantiers ?

Il sera composé de trois sections. Tout d'abord, un groupe de travail se penchera sur l'évolution de la profession. Ensuite, nous organiserons des permanences mensuelles pour les porteurs de projets et les jeunes entreprises afin de les guider et les accompagner sur le plan juridique, dans les locaux de l'Ordre des avocats de Toulouse. La première date de ces permanences y sera annoncée lors de la présentation de l'incubateur et de son équipe (actuellement composée de six personnes bénévoles, NDLR) le 7 juin, à 18 heures. Cette présentation marquera également le lancement de notre concours d'innovation des startups.

Quels critères doivent remplir les entreprises pour pouvoir participer à ce concours ?

Le seul critère que nous imposons aux entreprises est de présenter une innovation que les avocats pourront utiliser dans le cadre de leur profession. Par exemple, l'incubateur de Paris, créé en 2012, a désigné lauréat de son concours de startup 2016 l'application "Votre bien dévoué", dédiée exclusivement aux avocats.

Quelles sont les ambitions pour le concours de l'incubateur toulousain sur cette année de lancement ?

Nous espérons la participation d'une dizaine de startups et le lauréat sera connu en octobre prochain. Le gagnant aura accès à des prestations de conseils juridiques pendant une année, à une somme d'argent et à 6 mois d'hébergement pour son entreprise dans l'espace de coworking Lab'Oïkos, l'un de nos partenaires.

Les innovations sélectionnées par le barreau de Toulouse bénéficieront-elles seulement aux avocats toulousains ?

Non, le barreau de Toulouse sera comme un laboratoire pour ces innovations, mais tous les avocats pourront utiliser ces innovations du moment qu'ils la jugent utile.

Par ailleurs, nous voulons réaliser un concours national entre tous les gagnants des épreuves locales, avec les incubateurs de Paris, Lyon, Bordeaux et Marseille qui se sont lancés récemment (en mars 2017 pour les trois derniers, NDLR). Cette coopération nationale entre incubateurs sera officialisée lors de la convention nationale des avocats le 18 octobre prochain à Bordeaux.

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