Sogrid un réseau électrique intelligent testé à Toulouse

Projet industriel et scientifique d'envergure mondiale, Sogrid vise à développer le réseau électrique du futur. L'accord de consortium entre les entreprises et laboratoires de recherche partenaires et Toulouse Métropole a été signé hier, 11 avril, à Toulouse. Les expérimentations, censées débuter à la fin de l'année, seront menées dans 1 000 foyers toulousains, probablement sur le quartier d'Empalot. Sogrid est appelé à devenir un standard international.
L'ensemble des signataires à l'accord de consortium, Sogrid, réunis autour de Pierre Cohen et François Moisan, directeur stratégie et recherche de l'ADEME (tout à droite)

Toulouse en tant que "territoire d'expérimentation" de Sogrid, est au cœur du "projet le plus impressionnant au niveau mondial" dans le domaine des Smart Grids (les réseaux électriques intelligents), selon les mots de Thierry Tingaud, PDG de ST Microelectronics France. La société qui développe et fabrique des puces électroniques est l'une des dix parties prenantes au consortium Sogrid (Sud-Ouest Grid).

Ce projet collaboratif va permettre le développement d'un réseau électrique intelligent, connecté, grâce à une puce nouvelle génération unique au monde, développée par ST Microelectronics à Rousset, près d'Aix-en-Provence. Cette technologie favorisera une gestion plus efficace de la consommation d'énergie et l'intégration des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque) au réseau.

Un réseau et des compteurs électriques intelligents
Concrètement, Sogrid va entrainer l'émergence de nouveaux compteurs. "Demain, nous aurons des compteurs électriques communicants qui transmettront l'information, à l'intérieur du domicile pour que le client puisse mieux gérer ses consommations, mais aussi vers le gestionnaire de réseau au travers de ses câbles", explique Michèle Bellon, présidente du directoire d'ERDF, filiale d'EDF et gestionnaire du réseau. Plus d'informations sur le fonctionnement réel du réseau, une relève des compteurs et des interventions à distance, soit 35.000 km de route en moins pour les techniciens, tels sont les multiples avantages que pourraient avoir Sogrid.

Sogrid devrait permettre également de "préparer le réseau électrique à l'intégration future des 2 millions de véhicules électriques d'ici 2020", ajoute Michèle Bellon.

"Ce projet, qui n'a aucun équivalent dans le monde aujourd'hui », comme l'annonce Thierry Tingaud, est une réponse à l'Appel à manifestation d'intérêt de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'energie) sur les réseaux électriques intelligents dans le cadre du Programme des investissements d'avenir. Le financement global du projet par les signataires au consortium, s'élève à 27 M€, auxquels s'ajoute 12 M€ de l'Ademe, soit 4 M€ de subvention et 8 M€ sous forme d'avances remboursables.

Toulouse, terrain d'expérimentation
L'agglomération toulousaine a été choisie comme territoire d'expérimentation. "Toulouse a beaucoup d'intelligence, de jeunes, d'entreprises, des PME, PMI innovantes qui pourront s'accrocher à ce projet, c'est un terrain fertile." Pierre Cohen, président de Toulouse Métropole, a estimé que la Ville rose avait un rôle à jouer dans ce projet. "L'État s'est affaibli depuis une vingtaine d'années, il ne peut plus être le seul à répondre à tous les défis de demain. La loi va amener les métropoles à avoir plus d'importance."

Ainsi dès fin 2013-début 2014, 1.000 foyers toulousains vont être équipés de compteurs intelligents à Toulouse. Empalot, "un quartier en rénovation, en réhabilitation", devrait être proposé par Pierre Cohen pour la phase de test qui doit durer un an. Si l'expérience s'avère concluante, cette technologie pourrait être généralisée aux 35 millions de compteurs en France dès 2016. Pour l'heure, Sogrid est en phase de développement. Les composants sont actuellement testés pour validation.

Appelé à devenir un standard international
L'objectif avec Sogrid est, à terme, de faire de ce nouveau réseau intelligent, un standard international. On recense 1,7 milliard de compteurs électriques dans le monde, un marché potentiel colossal selon Thierry Tingaud qui évoque l'Inde ou la Chine.

Vincent Pléven

En savoir plus :
Les 10 partenaires signataires de l'accord de consortium : les industriels ERDF, STMicroelectronics France, SAGEMCOM Energy&Telecom, Nexans Power Accesories France, Landis+Gyr, Capgemini ; les PME innovantes LAN (Laboratoire des Applications Numériques), et Trialog ; l'Ecole Polytechnique et l'INP Grenoble en lien avec le LAAS-CNRS de Toulouse.

Photo © Giesbert&Associés

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