
Au début du mois de septembre, le nouveau parc des expositions de Toulouse, surnommé le MEETT, a accueilli son premier événement (dédié aux campings-cars). Construite au nord de la métropole, à cheval sur les communes de Beauzelle et Aussonne, cette nouvelle infrastructure permet à la Ville rose de passer de la 7ème à la 3ème place dans la capacité d'accueil événementielle, au niveau national (hors Paris).
Avec cette mise en service c'est désormais un autre chantier qui peut débuter : celui de la destruction du parc des expositions sur l'Île du Ramier, installé ici depuis près de 70 ans. Ainsi, mardi 8 septembre, les premiers coups de pelleteuse contre les grands halls ont été donnés, en présence du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, réélu au début de l'été, face à l'écologiste Antoine Maurice.
Après avoir reconnu qu'il avait peu communiqué sur ses "mesures vertes" durant le mandat précédent, l'édile n'a pas manqué d'inviter la presse pour le début de ce chantier phare. (Crédits : Rémi Benoit)
Une date importante pour le maire de la quatrième ville de France car à ses yeux, la destruction de cet équipement pour en faire le "grand poumon vert de Toulouse et son agglomération" sera "le projet phare de la mandature". Pour le symbole, tout en voulant crédibiliser son discours, c'est d'ailleurs sur l'île du Ramier qu'il avait tenu sa première conférence de presse de candidat aux précédentes élections municipales.
Faire diminuer la température de trois degrés localement
Au cours de cette énième campagne électorale pour celui qui a déjà connu deux mandats en tant que maire de Toulouse, l'élu local a promis la plantation de 100 000 arbres d'ici 2030, mais aussi de dégoudronner "au moins 20 hectares d'espace public sous trois ans". Une promesse qui va donc être en partie honorée par ce chantier, qui va permettre de retirer pas moins de 50 000 m2 de bitume dans les six prochains mois (soit environ cinq hectares), tout comme la destruction de cinq halls et la plantation de 5 000 arbres. Si tout se passe comme prévu, ce "Central Park" à la toulousaine, de 13 hectares, sera inauguré en 2025.
Le bitume va être remplacé par des espaces verts après un processus scientifique. /(Crédits : Rémi Benoit)
Mais avant cette date, des étapes décisives devront se dérouler sans accroc. Après un semestre de déblaiement des espaces, la nature reprendra ses droits, mais pas toute seule. Étant donné que les sols ont été imperméabilisés pendant près de 70 ans, une démarche de restauration est nécessaire avant toute opération de plantation. Ainsi, la Métropole de Toulouse est accompagnée par un groupement scientifique pour définir et suivre un protocole.
Au préalable, à la fin de l'année 2020, des capteurs météo et de qualité de l'air seront implantés sur site, dans le cadre du programme européen Life, basé sur de l'expérimentation et des partenariats scientifiques en faveur du climat. Dès lors, et une fois les aménagements terminés, l'objectif est de ramener la biodiversité dans ce secteur et faire diminuer la température de trois degrés, localement et dans les quartiers alentours. En l'échange de quoi, la Commission européenne apporte un financement dans le projet, évalué au global à 180 millions d'euros TTC.
Un gymnase métropolitain pour accueillir les clubs du petit palais des sports de Toulouse
Par ailleurs, le "Central Park" à la toulousaine ne se résumera pas seulement à des espaces verts. Pour ce faire, certains halls de l'ancien parc des expos seront conservés comme le hall 3, qui accueillera des sports urbains (skate, BMW, trottinette, etc) et des manifestations culturelles (concerts, expositions artistiques, etc). Pour compléter l'offre, le hall 8 sera lui aussi sanctuarisé afin de rester une salle polyvalente et d'accueil de manifestations diverses.
Certains halls, comme le numéro 3, vont être conservés pour leur donner un nouvel usage. (Crédits : Rémi Benoit)
Quant au bâtiment 7, celui-ci deviendra un gymnase métropolitaine qui accueillera prochainement les équipes sportives du petit palais des sports de Toulouse, comme le Toulouse Métropole Basket (féminin). Cet équipement sportif, situé dans le quartier du centre-ville Compans-Caffarelli de la Ville rose, va lui aussi être détruit, afin que la Toulouse Business School puisse y établir à la place un campus ultra-moderne dans les années à venir.
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