La Tribune : le gouvernement a annoncé tout récemment la reprise des foires et diverses expositions à partir du mois de septembre prochain. Comment avez-vous accueilli cette annonce ?

Patrice Vassal : cette annonce est un grand ouf de soulagement ! Cela va permettre à l'activité événementielle d'être un vecteur de la relance économique avec des événements phares, comme la Foire internationale de Toulouse (26 septembre au 5 octobre) qui se déroulera dans le nouveau parc des expositions, le MEETT. Ce salon regroupe plus de 600 exposants qui démontrent leur savoir-faire, dont 80% font partie du tissu économique régional. Ce sera donc le grand rendez-vous économique de la rentrée pour tous ces acteurs, où la foire est pour eux le premier événement en termes de remplissage du carnet de commandes, par exemple pour ceux dans le domaine de la rénovation de l'habitat. Nous espérons atteindre les 100 000 visiteurs, comme pour une année classique, car le contexte sanitaire pourrait être contrebalancé par l'effet d'attractivité du MEETT et le fait de vouloir découvrir ce nouveau lieu.

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À ce propos, la première édition de l'équivalent du salon du Bourget réservé au spatial prévue à Toulouse mi-juin, le Global Space, a été annulée en raison d'un retard de livraison du MEETT. Sera-t-il prêt pour le mois de septembre ?

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Le nouveau MEETT est scindé en deux parties : une partie parc des expositions et une partie centre des conventions. La première nous a été livrée au début du mois de mars. Il reste des petits détails à régler mais rien n'empêche son exploitation. Quant au centre des conventions, il doit nous être livré à la fin du mois de juillet pour commencer son exploitation au début du mois de septembre. Ainsi, nous accueillerons un événement sur les produits bio, un autre sur les campings cars et le salon Auto-Moto Classic, avant la Foire internationale de Toulouse. Par la suite, ce nouveau parc des expositions va nous permettre de répondre à un marche que nous ne pouvions pas captés par le passé qui sont notamment celles des grands congrès. On s'ouvre un nouveau marché de l'événementiel à Toulouse.

Le futur parc des expositions de Toulouse sera inauguré en septembre (Crédits : Rémi Benoit).

Néanmoins, comment votre structure, Toulouse Événements (filiale de GL Events) qui gère le MEETT, les Espaces Vanel et le centre de congrès Pierre Baudis, se projette sur la reprise et sur les années à venir sur le plan économique ?

En 2019, on faisait un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros. Notre prévisionnel sur l'année 2020 prévoit une réduction de notre chiffre d'affaires de 50%. Nous avons beaucoup d'événements et congrès sur la période septembre-décembre qui ont été annulés et reportés, mais nous nous attendons à une très belle année 2021. Et pour ce qui est du long terme, nous avons déjà signé des congrès pour les cinq prochaines années et nous sommes en train de poser notre candidature pour des événements prévus en 2028. C'est un cycle de commercialisation très long... Mais le meilleur signal que nous pouvons avoir c'est le maintien de la Foire en 2020.

Par conséquent, est-ce-que, comme d'autres acteurs de l'événementiel, vous avez placé en chômage partiel vos équipes à Toulouse, aujourd'hui composées de 66 CDI ?

Le 15 mars a marqué un coup d'arrêt brutal dans nos activités, alors 100% des équipes ont été concernées par le chômage partiel. Plus concrètement, nos techniciens ne reprendront leurs activités qu'au début du mois de septembre, a contrario les équipes des parties administrative et commerciale n'ont été touchées que partiellement par ce chômage partiel. Selon les personnes, nos collaborateurs ont travaillé entre 10 et 50% de leur temps de travail de base.

Malgré ces circonstances exceptionnelles, êtes-vous confiant pour l'avenir de votre activité ?

L'événementiel va connaître un impact économique de la crise au moins sur les deux prochaines années selon moi, mais je n'ai pas la boule de cristal... Par chance, ce ralentissement pourrait être compensé par l'ouverture du MEETT, qui va attirer sans l'ombre d'un doute du public. Quoi qu'il en soit et j'insiste, la relance économique se fera en partie par l'activité événementielle.

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