Ce Toulousain veut démocratiser la sieste au travail avec des cabines à sieste

Lancé à Toulouse il y près d'un an, Maxisom propose aux entreprises des capsules à sieste pour les salariés. Face à la dégradation de la qualité de sommeil des actifs, bénéficier de quelques minutes de sommeil sur son lieu de travail pourrait améliorer la productivité des collaborateurs.
(Crédits : Maxisom)

« Courant 2023, après un déjeuner dans le centre-ville de Toulouse, ma compagne fatiguée m'a dit qu'elle serait prête à payer pour faire une sieste », se souvient Maxime Duclos. À partir de cette réflexion, une idée germe dans la tête du jeune Toulousain qui imagine des cabines de sieste ou de repos à destination des salariés qui pourraient prendre place dans les entreprises. Déterminé, il décide de s'inscrire une formation dispensée par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Toulouse. À partir de là, naît Maxisom. Le projet a pour objectif de démocratiser la sieste au travail, à l'instar de pays comme le Japon et la Chine où la micro-sieste durant les moments de pause est une pratique courante chez les salariés.

« Un réel déclin de la qualité de sommeil de la population est observé. Selon le baromètre de Santé Publique France, aujourd'hui, nous dormons entre 1h et 1h30 de moins qu'il y a 50 ans et 28 % de Français sont en dette de sommeil. Ces données passent à la trappe et l'on a tendance à parler de fainéantise de la jeune génération plutôt que de la qualité du sommeil qui se dégrade continuellement d'année en année. La démarche de Maxisom est de retirer le tabou autour de la sieste », avance Maxime Duclos, fondateur de Maxisom.

Insonorisées et opaques, les capsules imaginées par cet ancien militaire isolent du bruit et de la lumière « comme dans un cocon ». Ergonomique et au design contemporain et minimaliste, la cabine de 3 à 4 m2 sera équipée d'un lit zéro gravité qui permettra à son occupant d'en régler la position, semi-assise ou allongé. La capsule aura également une interface qui permettra de choisir l'ambiance sonore et le type de lumière. Pour l'instant au stade de modélisation, les cabines de sommeil seront réalisées à partir de matériaux recyclés ou écoresponsables comme le bois.

« L'idée est de pousser l'utilisateur à poser son téléphone pour profiter pleinement du moment de détente. Le lieu permettra au salarié de sentir chez lui lorsqu'il est à quelques mètres de son espace de travail. »

Trouver les fonds pour se développer

Maxisom souhaite en priorité s'adresser aux entreprises. La structure veut convaincre des grands groupes ayant les moyens financiers et des locaux assez spacieux pour y installer les capsules, mais aussi des startups soucieuses du bien-être au travail. Le prix d'une cabine sera fixé entre 25.000 et 40.000 euros. Elle pourra être mise à disposition après un achat comptant ou sous forme d'abonnement. La maintenance sera réalisée par Maxisom qui pourra également se charger de l'entretien, selon les besoins du client. Les cabines ne nécessiteront aucuns travaux d'installation et n'engendreront pas de contraintes pour les chefs d'entreprises, bien au contraire d'après Maxime Duclos.

« Cela pourrait être un agrément, une plus-value exceptionnelle pour les entreprises. La cabine à sieste ne sera pas une dépense, mais un investissement qui sera vite amorti. S'ils ont la capacité de se reposer sur une journée de travail, les collaborateurs seront plus productifs et créatifs et cela entraînera une amélioration du chiffre d'affaires. Selon une étude de Santé Publique France, les Français dorment en moyenne 6h42 par nuit. C'est loin du temps de sommeil recommandé d'un point de vue médical. En améliorant leur qualité de sommeil, cela aura aussi des conséquences sur la qualité de vie des employés avec moins de burn-outs, d'arrêts de travail, etc. », explique celui qui a passé six années au 4e régiment de chasseurs.

Aujourd'hui, le porteur du projet est à la recherche d'investisseurs avec l'objectif de réunir entre 120.000 et 150.000 euros afin de lancer son activité et « d'aborder sereinement » les phases de prototypage et production. En avril dernier, le jeune entrepreneur de 27 ans a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule. Elle devait servir à récolter la somme de 5.000 euros, mais surtout à faire parler du projet. En attendant de réunir le capital nécessaire, Maxisom est en discussion avec les Halles de la Cartoucherie afin d'y installer ses premiers prototypes et recueillir des retours de la part des nombreux usagers de ce lieu de vie de la Ville rose mêlant alimentation, sport, culture, travail, etc.

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Commentaires 2
à écrit le 05/08/2024 à 19:12
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Les adulateurs des open-space ont encore quelques belles années devant eux avant que le phénomène ne se retourne : c'est le moment opportun de vendre des mobiliers tous mieux les uns que les autres : caisson pour téléphoner à la vue de tous, caisson ...

à écrit le 03/08/2024 à 11:58
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"Face à la dégradation de la qualité de sommeil des actifs" Plutôt que de chercher à comprendre pourquoi on produit et on vend d'abord et avant tout. Aliénant. "du producteur au consommateur et des intermédiaires à ne plus savoir quoi en faire !"" L'...

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