Après l'écologiste Antoine Maurice (EELV), et la présidente sortante Carole Delga (PS), un nouveau candidat vient de s'installer sur la ligne de départ pour les élections régionales en Occitanie, prévues en juin prochain. L'eurodéputé Jean-Paul Garraud a été désigné tête de liste par le Rassemblement National (RN), mardi 23 février, pour représenter le parti dans cette région du Sud-Ouest et ses 13 départements.
"Je suis ravi et honoré de cette marque de confiance. J'avais fait savoir que j'étais disponible pour mon territoire si ma candidature était jugée utile", réagit à chaud à La Tribune le néo-candidat. Le bureau exécutif du parti dirigé par Marine Le Pen a ainsi tranché entre son profil et celui du jeune maire de Beaucaire, Julien Sanchez. "Mon premier coup de fil a d'ailleurs été pour lui", avoue Jean-Paul Garraud. Et le candidat défait n'a pas tardé à partager son soutien suite à cette décision.
Un profil pour fédérer toutes les droites
Dans cette fonction, il succède ainsi à Louis Aliot, aujourd'hui maire de Perpignan, qui a représenté le parti à ces élections régionales d'Occitanie en 2015. Jean-Paul Garraud, qui va bientôt fêter ses 65 ans et natif de Toulouse, est originaire de la petite commune de Martres-Tolosane comme une certaine... Carole Delga. Aujourd'hui, installé dans les Pyrénées-Orientales, il a débuté sa carrière politique en 2002, comme député de Gironde sous l'étiquette UMP (ancien nom du parti Les Républicains).
Tout en restant dans le parti, il est le fondateur en 2010 du courant de La Droite Populaire aux côtés de Thierry Mariani. Néanmoins, le secrétaire général de ce mouvement quitte l'UMP en 2019 pour être en neuvième position sur la liste du RN aux élections européennes, sans y adhérer pour autant.
"La Droite Populaire peut être le lien naturel avec un certain électorat qui hésite encore à voter pour le Rassemblement National. De ce fait, ma candidature peut être considérée comme une candidature d'ouverture pour ceux qui hésitent à voter pour le RN car c'est le RN. Je vais chercher à traduire cette opinion majoritaire dans notre Région Occitanie. D'ailleurs, pour la campagne, je compte faire un travail d'équipe qui dépassera les clivages partisans et le Rassemblement National", déclare Jean-Paul Garraud à La Tribune.
Bientôt une rencontre avec Robert Ménard
Pour ce faire, l'eurodéputé compte tout d'abord rencontrer tous les conseillers régionaux sortants de son parti, avant d'aller rencontrer des représentants dans les 13 départements de la région et fédérer un maximum de personnes autour de sa candidature.
"Désormais, l'objectif est de nous rassembler tous derrière lui et de le soutenir en s'appuyant notamment sur nos élus de terrain comme Julien Sanchez, Romain Lopez (nouveau maire de Moissac, ndlr), Louis Aliot et Robert Ménard", confirme Julien Leonardelli, conseiller régional d'opposition et délégué départemental du RN en Haute-Garonne.
À propos du dernier cité, à savoir le maire de Béziers Robert Ménard, l'enjeu est de taille. Depuis plusieurs mois, il ne cache pas la préparation par ses soins d'une liste d'union des droites pour les régionales en Occitanie, et ce en dehors du RN, avec le soutien de Brigitte Barèges (LR), maire de Montauban il y a encore peu.
"Nous nous connaissons très bien avec Robert. Nous avons déjeuné ensemble récemment et nous avons échangé tous les deux au téléphone très récemment. Nous allons nous voir dans très peu de temps pour parler de cette élection régionale. Au fond, il n'y a pas de différence fondamentale entre lui et moi et nous sommes d'accord quasiment sur tout. Nous sommes tous les deux les porteurs d'une alliance des droites et au-delà. Pour lui, ce qui compte c'est de gagner la région Occitanie, tout comme moi", fait savoir à La Tribune Jean-Paul Garraud.
L'alliance des deux hommes sera la première condition pour espérer une victoire du RN en Occitanie face à la sortante socialiste Carole Delga. Selon un récent sondage pour Sud Radio, en cas de listes séparées, Jean-Paul Garraud est crédité de 16% des intentions de vote contre 14% pour Robert Ménard, tandis que Carole Delga arrive en tête avec 25%. Mais un premier sondage de La Tribune, en septembre, a donné le RN devant avec 25%, sans liste dissidente, contre 22% pour la présidente socialiste sortante. Comme à gauche, l'union des droites devient donc une priorité.
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