Régionales 2021 en Occitanie : la stratégie de LREM et ses alliés se dessine

En raison du contexte sanitaire, la majorité présidentielle, et La République En Marche (LREM) en tête, n'a pas encore officialisé sa stratégie pour les élections régionales en Occitanie. Cependant, en coulisses, la stratégie et les alliances se dessinent, avant des annonces prévues en février, dont l'officialisation de la tête de liste. À ce sujet, le maire de Balma et conseiller régional d'opposition, Vincent Terrail-Novès semble tenir la corde. Par ailleurs, dans les rangs de LREM, si on accepte ce rôle de "challenger" avec seulement 11% des intentions de vote, des cadres croient qu"'il y a la place", pour gagner. Analyse.
Emmanuel Macron s'était notamment rendu à Toulouse à l'occasion de ses voeux aux forces armées, en début d'année 2019.
Emmanuel Macron s'était notamment rendu à Toulouse à l'occasion de ses voeux aux forces armées, en début d'année 2019. (Crédits : Rémi Benoit)

À l'occasion d'un sondage commandé en septembre dernier par La Tribune, La République En Marche était créditée de 11% des voix à propos des élections régionales en Occitanie, qui doivent en théorie se dérouler en juin 2021. Soit en cinquième position, à plus de dix points de la présidente socialiste sortante Carole Delga et du Rassemblement National.

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"Il est clair que dans cette élection en Occitanie nous sommes des challengers. Pour cette raison, il ne faut pas que nous traînions trop. Mais pour le moment, les Français n'ont pas la tête à cela en raison du contexte sanitaire. Par exemple, les premières sorties sur le terrain du candidat d'Europe Écologie Les Verts n'ont pas eu forcément un écho favorable", déclare à La Tribune un responsable LREM qui suit de près la situation politique en Occitanie.

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Il est vrai que depuis sa nomination en octobre Antoine Maurice a déjà effectué quelques déplacements dans l'optique de cette élection, dont un tout récemment à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) en compagnie d'Éric Piolle, le maire écologiste de Grenoble. Mais du côté de LREM, ce type d'opération ne devrait pas se dérouler avant le mois de février dans le meilleur des cas.

"La majorité présidentielle communiquera au moment venu, mais pas dans ce contexte de pré-campagne... À partir de début février, nous serons en mesure de partager des choses concrètes. Surtout, il ne faut pas oublier qu'il y aura deux élections en même temps avec également les départementales et que notre philosophie sera différente sur ces deux scrutins", prévient Alice Dausse, la nouvelle référente LREM en Haute-Garonne, après la "mise à l'écart" de Pierre Castéras, qui a payé ses relations complexes avec certains parlementaires départementaux.

LREM avec le MoDem, Agir et Territoires de progrès

Alors, pour les élections départementales en Haute-Garonne, les députés LREM Jean-François Portarrieu et Monique Iborra ont été désignés chefs de file et pourraient officialiser prochainement une alliance avec le parti Les Républicains (LR). Mais pour les élections régionales en Occitanie, la donne sera différente. Si le député du Gers Jean-René Cazeneuve a été désigné chef de file par La République En Marche pour ce scrutin, en revanche toute alliance avec LR est exclue à moins d'un an de l'élection présidentielle au moment du vote prochain.

"Pour les élections régionales en Occitanie, la stratégie de LREM a été discutée, réfléchie et décidée en local. Il a été acté que nous aurons une liste, qui ne sera exclusivement LREM, mais une liste de gauche et de droite avec des mouvements qui partagent des valeurs progressistes et qui soutiennent l'action du gouvernement, et dans laquelle LREM en sera l'ossature. Un travail important est notamment déjà engagé avec Territoires de progrès, Agir et le MoDem. En Occitanie, nous partirons ensemble", révèle un cadre marcheur local, interrogé par La Tribune.

Si les camps politiques semblent se dessiner dans la région aux 13 départements, en revanche reste à désigner le visage qui incarnera la majorité présidentielle dans cette échéance décisive, étant que le parti fondé par Emmanuel Macron veut s'implanter dans les territoires. Et dans cette quête au profil idoine, plusieurs noms ont fait surface. Il y a tout d'abord eu l'ancienne ministre de la Justice, la Toulousaine Nicole Belloubet, puis le Lotois et actuel ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, avant le maire de Rodez et président de son agglomération, Christian Teyssèdre. "Oui, j'ai été contacté par La République En Marche, mais je ne serai pas le candidat de la majorité aux élections régionales en Occitanie", a déclaré il y a quelques semaines l'intéressé.

Vincent Terrail-Novès pour incarner le renouveau en Occitanie ?

Cependant, l'approche a été plus concluante du côté de Balma (Haute-Garonne) et son maire Vincent Terrail-Novès, qui n'a pas caché à nos confrères d'Actu Toulouse réfléchir à cette opportunité, lui qui est aussi conseiller régional d'opposition depuis 2010. Joint par La Tribune, le maire de la commune de plus de 15.000 habitants souhaite attendre que l'horizon sanitaire soit dégagé avant d'évoquer cette élection. Mais dans les rangs de la majorité, on ne tarit pas d'éloges à propos de l'élu de 42 ans.

"Il est doté de grandes qualités et il incarne un certain renouveau, sans parler de son parcours. Vincent Terrail-Novès a été réélu royalement dans sa commune aux dernières élections municipales et dispose d'une grande expérience comme conseiller régional depuis 2010. De plus, il a pris ses distances dès 2017 avec la droite, pour s'inscrire plutôt dans le courant majoritaire. En résumé, c'est un candidat sérieux qui coche beaucoup de cases".

Mais quelle que soit la personnalité désignée par les partis de la majorité, "il y a la place (pour gagner)", assure plein de confiance un autre marcheur d'Occitanie. "Le bilan de Carole Delga en Occitanie est négatif. Les deux métropoles deviennent trop grosses dans leur développement, au détriment des autres territoires qui, au mieux, stagnent. Par ailleurs, le regroupement des deux régions a fait exploser les dépenses de fonctionnement et ce n'est pas normal", poursuit-il. Un sujet pointé du doigt par la Cour des Comptes à l'occasion d'un rapport publié en septembre 2019 et que Carole Delga avait contesté.

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