Quand le marché chinois s'avère trop risqué à pénétrer, il existe une autre solution pour commercer avec l'une des premières puissances économiques mondiales : Hong Kong. Devenue l'une des portes d'entrée vers la Chine, l'ancien comptoir britannique compte 800 entreprises française et 12 500 résidents enregistrés par le consulat français qui estime leur nombre véritable à plus de 20 000. Un quartier nommé Little Paris a même émergé au fil des ans.

"Il y a une vraie attirance pour la France de la part des Hongkongais, et pas que pour le luxe, affirme Man-Linh Swan, responsable marketing au Hong Kong Trade Development Council (HKTDC, l'équivalent de Business France, NDLR). D'autre part, Hong Kong bénéficie de l'héritage britannique. Nous sommes un état de droit. La propriété intellectuelle est garantie. La fiscalité y est plus avantageuse qu'en Chine. Notre système est plus proche du système occidental. Il est simple de commercer à Hong Kong. C'est une sorte de sas avant de commercer avec la Chine."

Le chef de l'exécutif de Hong Kong à Toulouse

Pour renforcer les relations entre la France et Hong Kong, une importante délégation, co-organisée par le HKTDC, était de passage à Toulouse mardi 7 juin. À cette occasion, Carole Delga, la présidente de la Région LRMP, a reçu Chun Ying Leung, le chef de l'exécutif hongkongais, nommé par Pékin.

"Hong Kong est pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées un partenaire économique privilégié, a déclaré la présidente socialiste. En dix ans, les exportations françaises à destination de Hong Kong ont triplé pour atteindre 4,5 milliards d'euros. Le secteur de l'aéronautique compte pour un sixième des exportations françaises. D'autres secteurs illustrent le dynamisme des relations commerciales entre les deux pays : alimentaire, habillement, accessoires de mode, cosmétiques et parfums ou encore produits et équipements médicaux et pharmaceutiques. Il s'agit donc pour nos entreprises régionales d'un marché porteur et en pleine expansion."

Outre un séminaire consacré aux relations économiques et aux opportunités d'affaires entre les deux territoires, des visites de l'école nationale de l'aviation civile (Enac) et d'Airbus étaient au programme. "Nous ne restons pas longtemps, mais nous pouvons faire beaucoup, a remarqué Chun Ying Leung. Nous sommes l'économie la plus libre du monde. Notre avenir, celui de Hong Kong et de Toulouse, passe par un renforcement des relations commerciales."

Intéressé par le marché chinois, la société Mimbus, basée à Saint-Jean (31), peine à y percer du fait des différences culturelles. "D'autres pays asiatiques comme l'Indonésie, la Malaisie ou la Thaïlande sont plus ouverts à la technologie française. Les gens y parlent plus anglais et sont moins méfiants que les Chinois. Moins protectionnistes aussi", estime Laurent Da Dalto, son fondateur. Sa société, qui commercialise des simulateurs virtuels de formation pour les métiers manuels, réalise 60 à 70 % de son chiffre d'affaires en Asie. "Hong Kong est un marché potentiel que nous pourrions mieux maîtriser que la Chine. Nous pourrions nous y développer pour atteindre le marché chinois", prévoit Laurent Da Dalto.

En prévision, l'entrepreneur a d'ores et déjà demandé à faire partie de la délégation que la région LRMP conduira en Chine et à Hong Kong en octobre prochain.