Pierre Fabre vend deux marques et investit 11 M€ dans ses usines du Sud-Ouest

Pierre Fabre poursuit sa stratégie de cession de ses actifs non-prioritaires. Après la vente des unités de production pharmaceutique d'Idron (Pyrénées-Atlantiques) et de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie), Pierre Fabre annonce la vente de deux de ses marques. Le groupe castrais cède ainsi Galénic au Chinois Yatsen et Elancyl à la société espagnole Cantabria Labs. Par ailleurs, et dans le but de recentrer ses activités sur l’oncologie, la dermatologie et la dermo-cosmétique, l’entreprise programme de nouveaux investissements de l’ordre de 11 millions d’euros au sein de deux de ses sites de production en Occitanie. Les détails.
Le groupe Pierre Fabre rapatrie la production de deux actifs en France.
Le groupe Pierre Fabre rapatrie la production de deux actifs en France. (Crédits : Pierre Fabre)

Pierre Fabre se sépare de deux de ses marques ! Le géant mondial de la dermo-cosmétique et pharmaceutique a annoncé, le 30 octobre, la vente de Galénic et d'Elancyl.

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Lancée par Pierre Fabre lui-même à la fin des années 70, la marque premium de soins de la peau Galénic a été acquise par le groupe chinois de produits cosmétiques Yatsen. Ce dernier souhaite continuer à développer Galénic en Europe et lancer la marque en Chine, le marché cosmétique le plus dynamique au monde, ainsi que sur d'autres marchés asiatiques. Effectif depuis le 1er novembre, cet accord devrait également permettre à Pierre Fabre de détenir une participation minoritaire de 10 % dans la société créée par Yatsen pour accueillir les actifs de Galénic en Europe. Pour sa part, la marque Elancyl, pionnière des soins anti-cellulite, rejoint le portefeuille de la société pharmaceutique espagnole Cantabria Labs. Cette dernière s'engage à développer la marque internationalement.

Une nouvelle stratégie

Ce choix se justifie par le fait que les deux marques ne rentraient plus dans les plans du groupe castrais. Depuis maintenant plus d'un an, Pierre Fabre affiche un nouveau positionnement stratégique qui repose sur "le médical et la naturalité" et qui vise à développer un portefeuille de marques mondiales aux vertus thérapeutiques.

"Cette cession est parfaitement cohérente avec notre stratégie de focaliser nos investissements dans les soins de la peau sur des marques qui s'appuient sur la recommandation des dermatologues et qui ciblent en priorité les peaux sujettes à des conditions pathologiques, ce qui n'est pas le cas de Galénic et d'Elancyl", explique Eric Ducournau, directeur général du groupe Pierre Fabre.

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"Elancyl et Galénic sont petites de par leur chiffre d'affaires. À elles deux, elle représentent à peine 1 % du chiffre d'affaires du groupe, soit près de 20 millions d'euros. De plus, nous souhaitons continuer à asseoir notre légitimité et nos expertises dans le domaine de la dermo-cosmétique avec des marques, telles que l'Eau Thermale Avène ou A-Derma, ancrées dans des dimensions thérapeutiques et dont les principes actifs sont issus de la nature", ajoute Marc Alias, porte-parole de l'entreprise.

De faibles conséquences sociales

Malgré leur vente à des groupes étrangers, Galénic et d'Elancyl seront toujours présentes à la vente sur le marché français et plus globalement européen. Pierre Fabre devrait même continuer à en fabriquer les produits au sein de ses usines "dans les 18 prochains mois au minimum", selon la direction. De plus, Yatsen confiera aux équipes R&D de l'entreprise tarnaise le développement des futures innovations de la marque Galénic.

L'impact social de ces deux cessions devait donc être mineure. Ainsi, les cinq salariés qui travaillaient uniquement pour Galénic devraient soit rejoindre la société chinoise comme la directrice générale de la marque, Sarah Michel-Stevens, soit intégrer de la filiale européenne de Yatsen. Cette dernière prévoit d'ailleurs d'installer ses bureaux à Toulouse. Quant aux employés d'Elancyl, ils seront conservés au sein des effectifs de Pierre Fabre.

11 millions d'euros d'investissement

Toujours dans le but de poursuivre sa politique de développement de ses actifs prioritaires, l'industriel français prépare de nouveaux investissements au sein de trois de ses sites de production en Occitanie.

9,3 millions d'euros d'investissement sont prévus par Pierre Fabre au sein de son usine de Gaillac (Tarn), dans laquelle sont fabriqués non pas des produits finis, mais des actifs pharmaceutiques et cosmétiques majoritairement extraits de plantes. Parmi cette somme, 4,5 millions d'euros seront destinés à relocaliser la production de deux actifs (encorafenib et binimetinib) en oncologie aujourd'hui réalisés en Allemagne. Les travaux qui visent "à réaménager un atelier dédié" devraient commencer en 2021, pour des débuts de production prévus pour fin 2022 et 2023.

Le reste de l'investissement, soit 4,8 millions d'euros, est quant à lui programmé pour produire à l'échelle industrielle un principe actif biotechnologique issu de la microflore de l'Eau Thermale Avène. Le démarrage de la production commerciale est prévu pour la fin 2022.

Le second investissement de l'ordre de 1,8 million d'euros concerne lui le site de production d'Aignan (deux usines), dans le Gers, spécialisé dans la fabrication de sucres cuits pharmaceutiques, notamment utilisés pour les pastilles contre la toux ainsi que pour le sevrage tabagique. Cet argent financera la modernisation et l'augmentation de la capacité de production de ces dispositifs. La création d'une nouvelle chaîne destinée à l'export vers les Etats-Unis, pour le début de l'année 2023, dans le cadre d'un contrat de sous-traitance industrielle fait également partie du projet de Pierre Fabre.

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Une année 2020 mitigée

En attendant ces changements et nouveautés, le groupe qui a enregistré un chiffre d'affaires de plus de 2,4 milliards d'euros en 2019 devrait "résister" à la crise économique entraînée par la Covid-19. En 2020, Pierre Fabre ne prévoit cependant pas de croissance. Aujourd'hui, le géant de la dérmo-cosmétique "est en retrait de 5 %" par rapport à l'exercice dernier (2019) à la même période. Pour l'année en cours, il compte réaliser un chiffre d'affaires légèrement plus faible ou semblable à celui affiché en 2019.

"L'année n'est pas terminée. De plus, nous sommes sur un fort rebond depuis l'été. Nous sommes portés par notre activité dans le médicament, notamment l'oncologie qui est une de nos priorités. Depuis près de deux ans, nous avons lancé un traitement contre une forme très sévère du mélanome (cancer de la peau) ainsi qu'un adjuvant (traitement préventif) contre la récidive d'une forme grave du cancer du sein. Ces deux produits font que l'année 2020 est bonne malgré la crise. Nous avons également ajusté nos dépenses à nos revenus, afin de protéger la rentabilité dans un contexte d'insécurité économique. Pierre Fabre va surmonter cette période", indique le groupe qui compte près de 10 400 collaborateurs à travers le monde (57 % en France) dont 3 800 rien qu'en Occitanie.

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