Smart building : la startup MerciYanis lève un million d'euros et rêve d'Europe

Développant un logiciel qui offre une gestion numérique des services généraux d'un bâtiment (nettoyage, pannes diverses et variées, etc.) couplé à des capteurs, la startup toulousaine MerciYanis a déjà séduit plusieurs grands groupes en deux ans d'existence. Après avoir conclu une première levée de fonds, elle en envisage déjà une seconde pour s'attaquer au marché européen du smart building.
Installée à Toulouse, la startup MerciYanis espère compter 30 salariés dans ses rangs fin 2022.
Installée à Toulouse, la startup MerciYanis espère compter 30 salariés dans ses rangs fin 2022. (Crédits : MerciYanis)

Atypique diront certains, amusant pour d'autres, étrange diront les derniers, à propos de "MerciYanis". Ce n'est pas le nom d'une campagne de marketing mais bel et bien celui d'une startup installée à Toulouse, dont beaucoup de grands groupes ont adopté sa solution. Une aventure entrepreneuriale, menée par Guillaume Blanc et Élise Givelet, pour laquelle son commencement se résume à une rencontre.

"Quand nous étions étudiants, nous avions créé une première startup avec laquelle nous avons fait toutes les erreurs possibles à ne pas faire. À l'époque, on travaillait sur un bracelet connecté pour se guider à l'aide de vibrations émises par ce bracelet. Tout s'est arrêté et, alors que nous cherchions à rebondir au sein de l'IoT Valley, nous avons rencontré Yanis Bensetti", raconte Guillaume Blanc.

Ce prénommé Yanis, d'où la jeune pousse toulousaine a tiré sa dénomination, est à l'époque le responsable des services généraux des locaux de l'écosystème dédié à l'Internet des objets installé à Labège, au sud de Toulouse. Il est en quelque sorte celui qui gère les pannes de climatisation, de sanitaires, les problèmes de propreté, etc.

Lire aussi 5 mnQue devient le projet de campus de l'IOT Valley, près de Toulouse ?

"En passant plusieurs semaines à ses côtés, nous nous sommes rendu compte que dans son métier, pourtant crucial, rien n'était digitalisé. Tout se fait via des formulaires papiers ou par mail (...) Lors d'une rencontre avec Carrefour, organisée par Yanis, cette problématique nous a été confirmée", se remémore l'entrepreneur.

Une traçabilité du nettoyage

Avec désormais une problématique à résoudre entre ses mains, le duo d'étudiants relance alors la machine et créé l'entreprise MerciYanis en février 2019. Après plusieurs mois de développement, avec comme premier client l'IoT Valley puis la Toulouse Business School, la startup tient sa solution.

"Aujourd'hui, nous proposons un logiciel de pilotage de la maintenance et de la propreté des locaux. L'objectif est ainsi de détecter le plus tôt possible tous les incidents qui peuvent entacher le bien-être au travail et la qualité de cet environnement, comme une fuite d'eau, une panne de climatisation ou d'écran numérique, une salle non-nettoyée ou un manque de papier dans les WC par exemple", détaille Guillaume Blanc, le CEO, alors qu'Élise Givelet est devenue la directrice technique de la jeune société.

Pour fonctionner, cette solution numérique est couplée à l'installation d'une dizaine de capteurs différents, selon les besoins et proposés par MerciYanis grâce à des fournisseurs divers. Certains capteurs permettent aux salariés de signaler un problème, tout en ayant la possibilité d'envoyer une alerte via le logiciel directement, d'autres capteurs permettent de repérer un changement d'état d'un appareil électrique et d'autres offrent la possibilité à un agent d'entretien d'attester de son passage.

"Avant la Covid-19, nous n'avions pas ce module sur la propreté. Désormais nous l'avons et c'est un formidable levier de croissance. Nous avons signé autant de contrats sur le premier semestre 2021 que sur l'ensemble de l'année 2020. C'est devenu important de garantir la propreté des espaces de travail auprès des salariés", ajoute le dirigeant.

Une seconde levée de fonds dans 18 mois

La startup toulousaine, qui vise un chiffre d'affaires d'un million d'euros en 2022 via son offre BtotB, s'intéresse surtout aux ETI et aux grands groupes. "En-dessous de 200 salariés, c'est trop gadget", reconnaît Guillaume Blanc. Ainsi, parmi ses près de 70 clients, MerciYanis peut se vanter d'avoir dans son giron la SNCF, la Fnac, la Société Générale ou encore Hemeria. Toutes ont adhéré à la solution de la jeune pousse via un système d'abonnement annuel, reconductible, dont le montant varie en fonction du nombre de capteurs reliés au logiciel.

Pour pérenniser cette croissance en France et atteindre le cap du million dans quelques mois, la startup a bouclé il y a quelques semaines une première levée de fonds d'un million d'euros, notamment auprès d'Ocseed. "Cela va nous permettre de mettre des énergies dans la traçabilité de la propreté, notamment en recrutant des ingénieurs. Par ailleurs, cette opération nous permet d'accélérer les recrutements", explique le CEO.

Lire aussi 3 mnLa Région Occitanie et les banques s'associent dans Ocseed pour financer les startups

D'ici fin 2022 donc, la startup hébergée au sein de l'IoT Valley veut passer de 15 salariés à une trentaine. À même échéance, la jeune pousse et ses trois associés veulent boucler une seconde levée de fonds "d'au moins trois millions d'euros", pour s'attaquer au marché européen. "Nous voulons devenir un acteur majeur du smart building en Europe", annonce Guillaume Blanc. Une ambition qui passera certainement par l'internalisation de la production de ses capteurs. "C'est une question stratégique qui devra être tranchée prochainement", ne cache pas le CEO.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.