Toulouse Campus : les ambitions du président de l'université Louis Castex

Après avoir dirigé plusieurs écoles d'ingénieurs, dont l'Insa Toulouse, Louis Castex a pris la présidence de l'Université de Toulouse. Avec deux missions, positionner la ville rose parmi les 10 meilleures universités en Europe et mener à bien le grand projet d'aménagement Toulouse Campus.Comment présenter Toulouse Campus ?

Après avoir dirigé plusieurs écoles d'ingénieurs, dont l'Insa Toulouse, Louis Castex a pris la présidence de l'Université de Toulouse. Avec deux missions, positionner la ville rose parmi les 10 meilleures universités en Europe et mener à bien le grand projet d'aménagement Toulouse Campus.

Comment présenter Toulouse Campus ?
Il s'agit d'un projet d'aménagement des principaux sites universitaires qui, ajouté aux projets urbains déjà en cours, prévoit de mobiliser au total plus de 1,3 milliard d'euros d'investissements. Dans le cadre de l'opération campus menée par le ministère, l'Université de Toulouse a fait une demande de dotation qui s'élève à 356,30 millions d'euros. La différence est apportée par les collectivités au titre du contrat de projet Etat-Région (CPER) 2007-2013, par la Région, la Communauté Urbaine du Grand Toulouse, la Ville de Toulouse, le Sicoval et le Conseil Général de la Haute-Garonne.

L'Université de Toulouse demande 356,30 millions d'euros. Quelle dotation espérez-vous ?

L'Etat a des choix à faire puisqu'une dizaine de sites a été retenu au titre de l'Opération Campus au niveau national. Il y aura donc forcément un partage et nous serions satisfait si nous obtenions 200 M€. Avec cette somme, aucun des projets essentiels ne serait oublié.

Pourquoi le réaménagement des universités de Toulouse est-il nécessaire ?
Les bases de l'Université actuelle ont été posées il y a une quarantaine d'années et, globalement, cette université n'a pas beaucoup évolué depuis 1968. Nous avons deux objectifs : modifier notre manière d'enseigner et de chercher de façon à être plus proches du monde économique et de la vie de la cité ; rénover des bâtiments en mauvais état voire dangereux (notamment à Rangueil) et en construire de nouveaux.

Toulouse Campus prévoit de créer deux « épicentres recherche ». Le premier se situera au centre ville de Toulouse ?

Le centre de gravité de l'Université de Toulouse va en effet revenir au centre ville. C'est le sens de l'opération intitulée « Arc des Sciences » qui va du Grand Rond à la prison Saint-Michel. Un quartier des Sciences va être créé au 39-41 Allées Jules Guesde. Il y aura le siège du Pres Université de Toulouse sur une surface de 3 000 m2 ainsi qu'un Espace de culture scientifique et technique, lui-même lié à l'actuel Museum. La maîtrise d'ouvrage sera portée par la Ville de Toulouse ou la communauté urbaine, donc hors du partenariat public-privé de Toulouse Campus. Un peu plus loin, rue des Trente Six ponts, une Cité internationale des chercheurs (sur une emprise de 10 000 m2) sera créée ainsi que des programmes de logements étudiants. Enfin, l'Ecole d'Économie de Toulouse (TSE), qui prévoit de passer de 100 à 200 chercheurs d'ici 2012, devrait déménager dans de nouveaux locaux à proximité de l'Arsenal. Avec toutes ces nouveautés, nous allons essayer de faire revivre le centre ville. Il doit redevenir ce qu'il était avant le déménagement des facultés à l'extérieur de la ville.

De quelle manière travaillez-vous avec la mairie de Toulouse ?
Pendant l'élaboration du projet, entre novembre et février, nous nous sommes beaucoup vus. L'équipe de Pierre Cohen, qui a une vraie sensibilité scientifique, a fait émerger l'idée du centre scientifique et technique en lien avec l'Université et le Muséum. Ce sera un lieu d'échanges avec le grand public, qui ne doit pas être exclu des grandes questions scientifiques. Si nous ne voulons pas renouveler les erreurs du passé, il faut être en situation d'avoir des débats ouverts et sincères. Je pense en particulier au débat sur les nanotechnologies...

Comment sera organisé le Campus Grand Sud-Est ?
Il va regrouper une part essentielle du potentiel scientifique de Toulouse Campus avec près de 100 laboratoires de recherche, 3 400 enseignants-chercheurs et 2 500 doctorants. Il s'agit d'un site multipolaire puisque nous allons essayer de mettre en réseau trois zones représentant les trois pôles de compétitivité : Aerospace Valley (autour de Rangueil/Montaudran), Agrimip Innovation (autour de l'Agrobiopole à Auzeville) et Cancer Bio Santé (autour du Cancéropôle). Le projet d'aménagement est tellement important qu'un projet d'urbanisme a été lancé par le Grand Toulouse. Il est en cours d'élaboration, en partenariat avec l'Université de Toulouse et Tisséo. Une étude a été lancée, par exemple sur la question d'un téléphérique qui partirait du Cancéropôle et franchirait les coteaux de Pech-David jusqu'au CHU avant de descendre vers Rangueil. Si cette option n'est pas choisie, un tramway pourrait aussi longer la rocade.

Et l'Université du Mirail ?
Un projet a déjà été validé dans le cadre du Grand Projet de Ville. Les appels d'offres sont en cours de réalisation mais cela ne fait pas, à proprement parler, partie de l'opération Campus.

En dehors de l'aménagement urbain, le Toulouse Campus a-t-il des ambitions en matière de recherche ?

Oui, c'est même l'une des ambitions premières ! Elle va se traduire par la création de maisons d'études et de recherche commune autour du tryptique recherche-formation-entreprise. Quatre opérations vont être lancées : l'Institut Clément Ader autour des sciences de l'ingénieur, le Centre d'intégration Nano-Innov sur les nanotechnologies, la Maison de la recherche et de la valorisation et le Bâtiments des langues mutualisées.

Finalement, les projets sont très nombreux. Comment concrètement vont-ils être lancés ?
Nous serons dans le cadre d'un partenariat public privé (PPP) et c'est dans ce contexte que nous avons demandé une dotation de 356,30 millions d'euros.
Un comité de pilotage partenarial est mis en place le 23 avril sous l'autorité du préfet de région. Il réunira au moins deux fois par an les collectivités, l'État, le Pres et la Caisse des Dépôts et Consignations. C'est dans ce cadre que se feront les arbitrages. Mais, en tant qu'établissement public de coopération scientifique (EPCS), c'est le Pres Université de Toulouse qui porte l'opération Toulouse Campus, y compris au plan opérationnel. Notre équipe va se structurer afin de mettre en œuvre une opération qui est complètement inédite.

À quelle date les premiers bâtiments sortiront-ils de terre ?
Un schéma directeur immobilier et d'aménagement va être défini dans les mois à venir. Le directeur-adjoint de l'équipement, Jean-Noël Larré vient d'ailleurs de rejoindre l'équipe du Pres pour piloter toutes ces opérations. Après la validation des programmes d'opération, des études préalables et d'un phasage général, les consultations de PPP seront lancées en juin 2010 et les premiers travaux sont prévus pour avril 2012.

Quel sera votre rôle personnel ?
Il doit être celui de catalyseur pour faire en sorte que les gens se parlent et développent une vision commune. Dans un contexte universitaire extrêmement tendu, nous devons maintenir notre capacité à nous projeter vers l'avenir. L'objectif du Pres est positionner l'Université de Toulouse parmi les 10 meilleures d'Europe et parmi les 50 premières dans le monde. Le projet Toulouse Campus est un moyen d'y arriver...

En photo : Louis Castex, président de l'Université de Toulouse (photo Rémi Benoit)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.