Martine Aubry rencontre les Molex. Peu d'avancées dans les négociations avec la direction du site

La secrétaire générale du Parti socialise, présente à Toulouse pour lancer la campagne des Européennes, a rencontré cet après-midi les salariés de Molex, dont l'usine de Villemur-sur-Tarn doit fermer le 30 juin. Martine Aubry a évoqué des contacts entre l'intersyndicale d'EADS et celle de Molex, mais les directions ne se sont pas manifestées. En matinée, une nouvelle réunion de négociations entre les Molex et leur direction s'était achevée par un accord de principe portant sur des primes.Depuis quelques jours, les politiques défilent au chevet de Molex.

La secrétaire générale du Parti socialise, présente à Toulouse pour lancer la campagne des Européennes, a rencontré cet après-midi les salariés de Molex, dont l'usine de Villemur-sur-Tarn doit fermer le 30 juin. Martine Aubry a évoqué des contacts entre l'intersyndicale d'EADS et celle de Molex, mais les directions ne se sont pas manifestées. En matinée, une nouvelle réunion de négociations entre les Molex et leur direction s'était achevée par un accord de principe portant sur des primes.

Depuis quelques jours, les politiques défilent au chevet de Molex. Jeudi, Olivier Besancenot, le chef de file du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), a rencontré les ouvriers. Aujourd'hui, quelques heures avant le meeting de la Halle aux grains rassemblant le PS européen, Martine Aubry a rencontré une délégation des syndicats de l'usine. L'intersyndicale d'EADS était présente, ainsi que le maire de Toulouse Pierre Cohen, Pierre Izard, président du Conseil Général de la Haute-Garonne et Kader Arif, député européen et tête de liste aux Européennes. Place du Capitole, la première secrétaire du Parti socialiste s'est montrée virulente envers les dirigeants du groupe Molex : « On a menti aux salariés, on leur a parlé de délocalisation en Slovaquie, ils ont été floués, méprisés. Alors que l'on apprend que les actionnaires se sont distribués plus d'argent que l'an passé ! A Villemur, les ouvriers ont des capacités ! Nous avons vu des cadres d'EADS, eux croient en un projet de reprise, croient en Molex. Nous demandons au gouvernement un tour de table. » La chef de file du PS s'est aussi prononcée sur la séquestration du co-dirigeant de l'usine et de la responsable des ressources humaines, et plus généralement sur ce type d'action. Sans les soutenir, mais sans les condamner non plus. « Jamais je ne pourrais approuver ces méthodes. Mais quand on n'est pas entendu, quand on se moque de vous, on peut comprendre cet appel au secours, car il s'agit bien de cela. »

Ce n'est pas la première fois que les intersyndicales d'EADS et de Molex se retrouvent autour d'une même table. Une première rencontre a déjà eu lieu selon Xavier Petrachi, délégué régional CGT métallurgie, même si les directions des deux groupes ne se sont pas manifestées. « Lors de l'entrevue, les représentants syndicaux de Molex ont présenté à Martine Aubry la situation économique et judiciaire du site et les possibilités de revitalisation. Les élus PS se sont montrés favorables au fait que l'entreprise vive au-delà du 30 juin et veulent intervenir au niveau du Parlement européen. Le président du PS européen, Poul Nyrup Rasmussen, s'est d'ailleurs montré scandalisé par la situation. Dans les possibilités de revitalisation figure un recentrage complet de l'activité de l'automobile vers l'aéronautique. Martine Aubry a évoqué les possibilités d'échanges croisés entre les différentes filières. »

Ce matin, les ouvriers de Molex avaient rendez-vous en préfecture pour une nouvelle réunion de négociations. Ils avaient promis d'être calmes : ils ont tenu parole quand le co-gérant de l'usine est passé en coup de vent sur la place pour rejoindre la préfecture. Sollicités par les journalistes, Marcus Kerriou s'est arrêté une minute pour répondre aux questions, sous le regard noir des salariés qui s'étaient approchés. Ils ont très mal vécu ses propos dans la presse, jeudi. Marcus Kerriou estimant que le mouvement de contestation « est piloté de l'extérieur. Il y a un décalage entre le professionnalisme avec lequel est gérée la communication, et le niveau intellectuel de certains salariés. » Ce matin, Marcus Kerriou s'est contenté de rappeler que lui et Corinne Colboc, DRH de l'usine, séquestrés pendant 26 heures en début de semaine, avaient été « profondément marqués et choqués ». De leur côté, les Molex serraient les dents. « Les gars le prennent très mal, explique Guy Pavan, délégué syndical CGT, les traits marqués par des semaines de conflit. Cela montre le mépris de la direction. De notre côté, nous avons tenu nos engagements : ils ont été libérés, la situation a été débloquée, le travail a repris. Au tour de la direction, maintenant. »

La réunion, débutée peu avant 10h, a duré plus de trois heures. Le secrétaire CGT du comité d'entreprise, Denis Parise, en est ressorti en évoquant « une réunion dans un climat serein, peut-être en raison de la présence du directeur départemental du Travail, Michel Ducrot. » Dnis Parise a mentionné « un accord de principe. On a notamment discuté de primes. » Impossible d'en connaître le montant : « On réserve la primeur de l'information aux salariés. » Selon Marcus Kerriou, « nous avons trouvé un nombre de points d'accord. La réunion a été constructive, je remercie d'ailleurs les représentants syndicaux. » En revanche, le co-dirigeant envisage toujours de porter plainte pour la séquestration dont il a été victime : « Il y a des choses qui n'auraient pas dû se passer. »

Une nouvelle réunion de négociations est prévue mardi, toujours en préfecture. Les Molex espèrent de nouvelles avancées. Et attendent de nouveaux soutiens. Comme le dit l'un des leurs : « Le jour où Nicolas Sarkozy viendra, ce sera gagné. »

Les dirigeants de Molex maintiennent toujours la fermeture de l'usine. 300 emplois sont menacés.

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