La dernière rame Bombardier commandée par la Région Midi-Pyrénées a été livrée ce lundi 29 novembre. 25 autres rames construites par Alstom devraient suivre dès 2015, même si la baisse des recettes régionales génère une certaine incertitude sur les investissements futurs pour les transports régionaux.

L'Autorail à grand capacité (AGC) est la dernière des 37 nouvelles rames livrées depuis 2004 à la SNCF pour le trafic régional. D'une capacité de 160 places, 19 d'entre elles sont électriques et 18 bimode, à savoir équipées d'un moteur diesel en plus de l'alimentation électrique par pantographe, et ont coûté au total environ 146 M€.

Déjà équipée de 35 automotrices Alstom récentes, la SNCF possède désormais 72 autorails de nouvelle génération. Mais pour autant, comme le reconnaît Martin Malvy, président du Conseil régional, « il nous faudrait 7 à 8 ans pour achever le renouvellement complet du parc ». Et des recettes, car avec la réforme territoriale, les investissements futurs seront de plus en plus durs à financer. Le président de la Région ne se prive d'ailleurs pas de s'interroger, « nos moyens nous permettront-ils à l'avenir d'agir sur nos infrastructures ? Tout dépendra de nos recettes, mais nous allons essayer ».

Les questions d'argent ont parfois tourné à l'orage, y compris avec les représentants de Bombardier, avec qui Martin Malvy reconnaît « avoir eu des mots ». Mais maintenant que la 37e et dernière AGC a été livrée, c'est désormais au gouvernement que la Région va devoir s'adresser sur le futur de ses recettes. Question pressante s'il en est, puisque comme aime à le rappeler le président du Conseil régional, « nous allons commencer à payer dès 2011 pour les 25 futures rames Régiolis, qui seront livrées à partir de 2015 par Alstom », pour un montant total de 184 M€.

Parmi les pistes proposées avec insistance au gouvernement, la généralisation du versement transport, que paye toute entreprise de plus de 9 salariés, ou une taxe sur les produits pétroliers ou les bénéfices des sociétés d'autoroutes. Le mieux étant « une recette dédiée, sinon nous ne pourrons pas continuer à investir et à assumer les frais de fonctionnement des transports régionaux » souligne Martin Malvy. A noter « qu'entre ce qui a été livré et ce qui est commandé, nous sommes déjà à 400 M€ », auquel il faut ajouter l'investissement réalisé au titre du Plan Rail pour rénover les 1.500 km du réseau ferré régional, ainsi que 40 M€ pour rénover les 140 automotrices du parc existant. « Il est vraiment temps d'agir, conclut Martin Malvy, car je rappelle quand même qu'en 10 ans, le nombre de voyageurs est passé de 5 à 11 millions, et que cela ne va pas s'arrêter. »

Simon Castéran

En photo : Martin Malvy, président du Conseil régional Midi-Pyrénées, au Technicentre SNCF de Toulouse (© Simon Castéran)