Une première fois retoqué en novembre, le projet « Toulouse campus » a été retravaillé. Une nouvelle version, mieux ficelée, avait été présentée le 10 février au comité d'évaluation chargé de sélectionner les dossiers de rénovation universitaire pour faire émerger 12 campus de stature internationale. Un travail payant : hier, le comité d'évaluation a donné son feu vert au projet toulousain.

Selon nos informations Toulouse Campus pourrait bénéficier « d'une enveloppe de près de 200 millions d'euros ». Valérie Pécresse souhaiterait l'annoncer en personne lors d'une prochaine visite à Toulouse. Aucune date n'a encore été arrêtée.

« Nous avions eu l'occasion de plaider le dossier toulousain devant la ministre il y a quelques jours », a rappelé Martin Malvy dans un communiqué. « C'est un excellent dossier. Elle l'avait elle-même reconnu. Notre effort budgétaire pour l'enseignement supérieur et la recherche est considérable et sans précédent. L'Université de Toulouse et de Midi-Pyrénées est aux premiers rangs des universités françaises. Elle doit s'inscrire - et Campus doit y contribuer - parmi les plus grandes universités européennes. »

Pour Jacques Erschler, directeur de l'université de Toulouse, l'accord du ministère n'est pas une surprise : « Lors de notre rencontre avec les élus, la ministre Valérie Pécresse nous avait dit que notre dossier était de très bonne qualité. Nous savions qu'il était en bonne voie. La nouvelle venue du ministère, hier, est une confirmation. Reste maintenant à connaître le montant réel du financement. » Le budget global de l'Opération Campus toulousaine atteint 1,4 milliard d'euros. « Nous en avons déjà la moitié », poursuit Jacques Erschler, qui tient à souligner « l'engagement des collectivités locales. Nous avons sollicité une enveloppe de 396 millions d'euros auprès de l'Etat. » Mais le directeur craint « de ne pas tout obtenir. La moyenne se situe aux alentours de 200 millions d'euros. Des projets parisiens sont plus importants et ont fait des demandes de financement plus élevées, mais d'autres sont inférieurs au nôtre. Toulouse a de gros besoins en rénovation des bâtiments. Si nous obtenions moins que la moyenne, ce ne serait pas juste. »

Au ministère de trancher, désormais. Seules les dotations de Lyon (575 millions) et Strasbourg (375 millions) sont connues. Si l'enveloppe toulousaine est inférieure à ce qui était prévu, « il faudra trouver d'autres sources de financement », affirme Jacques Erschler. Pas question de revoir le projet à la baisse : « Il restera tel quel. Seul le calendrier pourra s'étaler. Il faudra établir des priorités le cas échéant. »

Selon Jacques Erschler, la seconde mouture du projet toulousain prévoit des constructions neuves moins nombreuses (21.500 m2 au lieu des 117.000 prévus initialement) et des rénovations plus importantes (118.000 m2 contre 89.000). Seules ces dernières sont susceptibles d'être aidées financièrement par l'Etat dans le cadre de l'Opération campus. Parmi les principaux projets figure la Cité internationale des chercheurs, implantée rue des 36-Ponts. Le futur « quartier des sciences » devrait intégrer les bâtiments actuellement situés sur les allées Jules-Guesde et accueillir le siège de l'université. La rénovation du Mirail est aussi prévue.

En savoir plus :

- Louis Castex, directeur de l'Insa, a été élu en janvier nouveau directeur de l'université de Toulouse, qui regroupe 16 établissements. Il prendra la suite de Jacques Erschler le 1er mars. www.univ-toulouse.fr

- Avec la fin des vacances, la mobilisation des enseignants-chercheurs et des étudiants a repris. Le Mirail et Paul-Sabatier ont revoté la grève. Une journée nationale de mobilisation est prévue demain.

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