Depuis le Lot, Motowatt entre dans la course de la moto électrique

L'entreprise familiale vient de lancer sa moto 100 % électrique. À la fois neutre en carbone, léger et silencieux, le deux-roues a été pensé pour un usage urbain quotidien. S'adressant aussi bien aux hommes qu'aux femmes, novices ou motards, la W1X sera entièrement produite près de Figeac. Déjà disponible en pré-commande, elle est attendue pour début 2025.
Depuis le Lot, Motowatt entre dans la course de la moto électrique.
Depuis le Lot, Motowatt entre dans la course de la moto électrique. (Crédits : Motowatt)

Le marché des scooters et motos électriques est estimé à plus d'un milliard de dollars en 2024 et devrait atteindre 1,40 milliard de dollars d'ici 2029. Sur un marché balbutiant et très fortement dominé par des entreprises asiatiques, un jeune fabricant français veut tenter de creuser son sillon avec son véhicule deux-roues neutre en carbone, mais « offrant de vraies sensations de conduite ». Fondée en 2020 par les frères Henri et Olivier Rabatel et installée près de Figeac, Motowatt a mis au point W1X, une moto 100 % électrique, adaptée aux nouveaux usages de la mobilité urbaine.

« Avec mon frère, Henri, nous sommes passionnés de moto. Lui étant ingénieur de formation et moi du monde de la finance et de la gestion d'entreprise, nous avons décidé de fonder Motowatt sur la dernière partie de nos carrières. Nous avons décidé de faire un véhicule innovant et qui se démarque sur un marché relativement complet du côté asiatique.

Nous avons conçu une moto à double moteur à flux axial avec une architecture classique, ce qui a été un véritable challenge technique. On s'est entouré de personnes compétentes comme Christophe Espanet, expert dans le domaine des moteurs électriques et Antoine Lenain, ancien de chez Renault Sport Formule 1 », retrace Olivier Rabatel, cofondateur de Motowatt.

Autonomie de 130 km

Concrétisation de quatre années de R&D, le deux-roues de l'entreprise familiale porte l'ambition d'une mobilité neutre en carbone, mais forte en sensation, sécurisante, performante et pensée pour un usage urbain quotidien. La W1X porte en elle un procédé technique unique : la chaîne de traction modulable à deux moteurs. Cette gestion et répartition des couples sur deux moteurs, chacun dans une roue, apporte stabilité et sécurité renforcée à cette moto de 178 kg, à la fois puissante, légère et silencieuse. Ce premier modèle de Motowatt est équivalent à une 125 cc. Batterie pleine, il revendique une autonomie de 130 km et nécessite 5h30 de charge pour passer de 20 à 80 % de capacité de la batterie.

« Les moteurs, qui ont une durée de vie quasi illimitée, sont dans les roues. Cela libère donc de la place dans le cadre de la moto ce qui nous a permis de positionner la batterie. L'équilibre avant/arrière est parfait et le centre de gravité est assez bas, ce qui donne un engin maniable et sécurisant. La vitesse de pointe est bridée à 115 km/h, mais elle peut monter jusqu'à 140 km/h. Il y a une option charge rapide qui permet de la recharger complètement en 1h30. Nous avons voulu un véhicule pratique pour tous les jours d'où la présence d'un grand coffre, là où est habituellement placé le réservoir sur une moto thermique », détaille le directeur général de la marque lotoise.

La moto électrique n'a pas de système de changement de vitesses et d'embrayage et se conduit comme un scooter.

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Une moto produite en France

Homologuée aux normes européennes et faisant l'objet de cinq brevets à ce jour, le véhicule a été conçu près de Lyon et est produit à proximité de Figeac dans l'atelier de la startup. Motowatt a orienté sa conception de manière à pouvoir en industrialiser facilement la fabrication.

« Nous avons fait le choix d'une production en France favorisant autant que possible la souveraineté nationale et les circuits courts. Cet engagement nous inscrit dans la stratégie France 2030, le plan mis en place par l'Etat visant à rattraper le retard industriel français », explique Henri Rabatel, président de la société.

La moto électrique française a été dévoilée en exclusivité au grand public lors du salon du 2 Roues de Lyon en mars dernier. Au même moment, les pré-commandes ont été lancées sur le site de la marque pour des premières livraisons prévues pour janvier 2025. La W1X est affichée au prix de 15.000 euros TTC. Dès l'année prochaine, le véhicule devrait être distribué dans les grandes métropoles françaises chez des revendeurs spécialisés. Une offre en location longue durée sera également mise en place. À titre de comparaison, le modèle DAB 1a produite en France par Peugeot, est affiché à 14.900 euros.

« La W1X a les performances d'une moto thermique de 400 cm3. Certes, sur le véhicule de Peugeot, le temps de charge est plus court, mais les performances sont deux fois moindres et la moto est bien plus petite que la Motowatt. Pareille pour le modèle Z e-1 du Japonais Kawasaki et les deux modèles de BMW qui s'apparentent plus à des scooters. En termes de prix, il est difficile de se battre avec les constructeurs chinois sachant que nous utilisons un maximum de composants français et européens », affirme Olivier Rabatel.

Un nouveau véhicule en conception

Pour l'heure, l'entreprise familiale enregistre une quinzaine de pré-commandes. Son objectif est de sortir et d'écouler une première série d'une cinquantaine de motos. Une fois cette étape validée, la jeune société veut monter en cadence. Sa seconde année d'activité commerciale passée, elle compte s'attaquer aux marchés voisins comme l'Italie, l'Espagne ou la Suisse.

Employant six personnes, la société lotoise entend proposer prochainement de nouveaux modèles allant vers plus d'innovation dans la mobilité urbaine électrique. Motowatt travaille d'ores et déjà sur son prochain véhicule, le W1VU, un triporteur. Le véhicule pensé pour une mobilité durable sera destiné à une clientèle professionnelle pour réaliser de la livraison du dernier km.

« Nous avons acquis un savoir-faire au niveau de la chaîne de traction à plusieurs roues motrices. La livraison du dernier km est une grande problématique pour les villes qui veulent de moins en moins de véhicules thermiques. Nous sommes en pleine conception du triporteur qui devrait avoir six mois de décalage avec la moto. Ce sera une façon de diversifier notre chiffre d'affaires », se projette Olivier Rabatel.

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