Toulouse choisit une société espagnole pour un marché de BTP : explications de Joël Carreiras

Dans un contexte économique préoccupant pour les entreprises françaises du BTP, la SMAT (Société de la Mobilité de l'Agglomération Toulousaine) vient de confier un chantier à l'entreprise barcelonaise Comsa sur la ligne de tramway Garonne. 3 questions à Joël Carreiras, président de la SMAT.
Joël Carreiras

Dans un contexte économique préoccupant pour les entreprises françaises du BTP, la SMAT (Société de la Mobilité de l'Agglomération Toulousaine) vient de confier un chantier à l'entreprise barcelonaise Comsa sur la ligne de tramway Garonne. 3 questions à Joël Carreiras, président de la SMAT.

Pourquoi avoir choisi une entreprise espagnole pour réaliser un chantier à Toulouse ?
Le Comité Syndical du jeudi 21 février a autorisé la SMAT à signer avec l'entreprise Espagnole Comsa suite à un appel d'offres. Le marché concernant la fourniture et la mise en œuvre des revêtements de sols en pavés de pierre et bétons désactivés pour les aménagements de surface sur la ligne de tramway Garonne. Nous avons respecté le code du marché public. Cette offre était très intéressante d'un point de vue économique. Elle nous fait économiser de 700 à 800 000 euros par rapport aux estimations que nous avions faites de ce chantier.

Les entreprises locales se plaignent d'un manque de commande publique, que leur répondez-vous ?
Je réponds que la communauté urbaine Toulouse Métropole maintient son investissement. Le niveau spécifique des dépenses des services urbains sur le territoire de Toulouse Métropole a progressé de 75 % depuis 2010 pour atteindre 195 M€ programmés en 2012. Plus de la moitié des investissements (131 M€ en moyenne depuis quatre ans et 156 M€ inscrits en 2012) réalisés par la ville de Toulouse concernent peu ou prou les BTP. Je comprends et je partage l'inquiétude du secteur, mais le niveau de commande publique est élevé.

Politiquement, en tant que socialiste défendant l'action du gouvernement, ne devriez-vous pas défendre le "made in France" ?

C'est ce que je fais. Je tiens à préciser que c'est la première fois que la SMAT fait appel à une entreprise espagnole. Ce contrat représente 2,7 M€ seulement sur les 150 M€ investis par la SMAT en transport et voierie. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les entreprises françaises font également du profit à l'étranger. C'est la règle de la concurrence libre et non faussée. Les entreprises veulent-elles la fin de cette concurrence ? Je ne pense pas. En revanche je suis en faveur d'une harmonisation sociale et fiscale au niveau européen.

Propos recueillis par Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit

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