Relations banque / entreprise : 2 000 dirigeants de Midi-Pyrénées ont saisi la Médiation du crédit

Quand le dialogue se rompt entre une entreprise et sa banque, la Médiation du crédit sert avant tout à ne pas laisser le dirigeant seul face à ses difficultés. Depuis la mise en place du dispositif en 2008, "seulement" 2.000 entreprises de la région on eu recours aux médiateurs départementaux. 187,3 M€ de crédit ont ainsi pu être débloqués. La médiatrice nationale Jeanne-Marie Prost est venue faire le point à Toulouse la semaine dernière.
Patrick Berger, directeur de la Banque de France en Midi-Pyrénées et médiateur du crédit en Haute-Garonne

2 080 entreprises ont saisi le médiateur du crédit depuis 2008 (dont 776 en Haute-Garonne). "C'est peu, et c'est tant mieux", se réjouit Jeanne-Marie Prost, médiatrice nationale du crédit aux entreprises, en visite à Toulouse vendredi 13 septembre. La "médiation" est un outil (gratuit et confidentiel) mis en place par l'État en 2008, au plus fort de la crise économique, pour aider les entreprises qui rencontrent avec leurs partenaires financiers des difficultés de financement et / ou d'assurance-crédit.

"Au moment du lacement, nous avions 100 dossiers par mois en Midi-Pyrénées. Aujourd'hui, c'est une petite vingtaine par mois", annonce Patrick Berger, directeur de la Banque de France Midi-Pyrénées et médiateur du crédit en Haute-Garonne. Une forte diminution des sollicitations analysée par Jeanne-Marie Prost comme la preuve que les banques ont changé de comportement. "En plein cœur de la crise, la chute des chiffres d'affaires a rendu inquiets les chefs d'entreprises et les banquiers. La médiation devait traiter le sentiment de panique. Depuis, il y a eu une normalisation de l'économie et les banquiers ont compris qu'il fallait prendre en compte la clientèle PME/TPE. On peut dire aujourd'hui que les banques sont à l'écoute des entreprises."

"Les banquiers veulent un risque zéro"

Malgré tout, Patrick Berger constate une légère hausse des saisines depuis le mois de juin et surtout "des dossiers plus difficiles à traiter, plus délicats". 96% des entreprises concernées sont des TPE/PME et 58% des demandes de crédit concernent des montants de moins de 50 k€. "Le problème des banques c'est qu'elles veulent un risque zéro", témoigne Renaud Vignon, dirigeant de la société albigeoise PGME (appareils à pression pour le transport de gaz et de pétrole par pipeline). Ce chef d'entreprise a dû faire appel au médiateur du crédit lorsque sa banque a refusé l'année dernière de lui accorder un prêt pour répondre à un appel d'offres en Algérie. "J'avais besoin de financer le cycle de production. Forcément, parler de l'Algérie, ça ne donne pas confiance aux banquiers. Pourtant c'était un gros marché." L'histoire se termine bien puisque grâce à la médiation, Renaud Vignon a pu obtenir son prêt et décrocher par la suite d'autres marchés en Afrique.

"Il ne faut pas hésiter à se tourner vers un médiateur, c'est facile", encourage Patrick Berger qui souligne que "le taux de succès de la médiation atteint 65%". En Haute-Garonne, 3.810 emplois ont ainsi été préservés.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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