En dix ans, le marché foncier rural a rétréci de 11 %. En 2013, seuls 18.000 hectares ont été concernés par des mouvements de transaction. "La terre reste une valeur sûre et les propriétaires privilégient la rétention à la vente. Ils ne vendent que s'ils y sont obligés", observe Henri de Ferluc, le directeur général de la Safer Gascogne Haut-Languedoc, qui couvre les départements de la Haute-Garonne, du Gers, de l'Ariège et des Hautes-Pyrénées. Une rareté qui finit par rejaillir sur les prix des transactions dans la région.
40 % d'augmentation pour le prix des fonciers agricoles
C'était vrai en 2013, en particulier dans le Tarn-et-Garonne (+ 11 %) mais aussi en Haute-Garonne (+ 6 %) avec un prix à 6.580 €/ha. "En dix ans, sur nos quatre départements, le prix des fonciers agricoles a augmenté de 40 % et de 52 % en Haute-Garonne. Cette hausse s'explique aussi par les demandes des collectivités : l'urbanisation a tendance à faire monter les prix" ajoute Henri de Ferluc.
C'est ce que les professionnels appellent le marché de l'artificialisation. Pourtant, sur ce segment, la Safer constate un léger tassement cette année. Jusqu'en 2008, d'importantes réserves foncières avaient été effectuées par les collectivités et les promoteurs. Depuis, les premières ont connu des contraintes financières et les seconds privilégient des approches plus prudentes. Ainsi, en 2013, seuls 1.220 hectares ont été achetés en vue d'artificialisation sur les quatre départements (contre 2.800 ha en 2008). Et nouveauté : les prix ont baissé de 10 %. En Haute-Garonne, l'année dernière, les collectivités ont acheté à 14 €/m2 et les promoteurs à 33 €/m2.
Béatrice Girard
© photo Rémi Benoit
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