Railcoop, placée en redressement judiciaire, s'offre un sursis de six mois

Par Pierrick Merlet  |   |  395  mots
Railcoop est de plus en plus fragilisée. (Crédits : Railcoop)
Basée dans le Lot, la société coopérative Railcoop est placée sous la protection du tribunal de commerce de Cahors. Ce redressement judiciaire offre six mois supplémentaires à l'entreprise pour convaincre des investisseurs de relancer avec elle une ligne ferroviaire transversale entre Lyon et Bordeaux.

C'est tout sauf une surprise. La société ferroviaire coopérative Railcoop vient d'annoncer son placement en redressement judiciaire. « Railcoop a demandé à être placée en redressement judiciaire pour pouvoir poursuivre son activité. Lors de l'audience, lundi 16 octobre, le tribunal de commerce de Cahors a accédé a cette demande et a placé Railcoop sous le régime du redressement judiciaire », a précise l'entreprise lotoise dans un communiqué.

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Pour mémoire, cette entreprise lotoise ambitionne de relancer une ligne ferroviaire sur une transversale géographique entre Lyon et Bordeaux en passant notamment par Limoges. Ce lancement, prévu en 2022 puis 2023, pourrait finalement se passer au mieux à la fin de l'année 2024, à en croire les sillons de voyage négociés avec la SNCF Réseau, qui gère l'infrastructure en France.

Seulement, cette promesse ne pourrait jamais voir le jour, en raisons de mauvais choix et d'un manque de soutiens financiers. Tout d'abord, Railcoop s'est empressée de lancer son service de fret ferroviaire en Occitanie. Si cela lui a permis d'obtenir une certaine crédibilité technique, cette activité a été trop déficitaire et a causé la perte de plusieurs de millions d'euros à l'entité. Elle a également réduit ses effectifs à 11 personnes après avoir dépassé la trentaine de salariés.

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« Désormais, Railcoop dispose d'une période d'observation de six mois qui doit lui permettre, d'une part, de se recapitaliser pour retrouver une trésorerie satisfaisante et, d'autre part, de boucler le tour de table financier pour l'ouverture de la ligne Bordeaux - Lyon », ajoute l'entreprise dans son communiqué.

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L'urgence est donc de récolter les 49 millions d'euros nécessaires à ce lancement, en allant convaincre un voire deux fonds d'investissement pour récupérer une majeure partie de la somme et ainsi récupérer le reste en dettes grâce à l'effet de levier. Dans les coulisses, Railcoop espère toujours une subvention de l'État mais sa fragilité pourrait être un frein pour obtenir gain de cause. La société coopérative dit cependant être en négociations avec un fonds espagnol, des discussions qui n'ont encore pas abouties.

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