LGV à Toulouse : qu'en pensent les candidats à la présidentielle ?

Par Florine Galéron  |   |  626  mots
Tous les candidats ne soutiennent pas la LGV Bordeaux-Toulouse.
C'est le sujet brûlant du moment en Occitanie. Le projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse verra-t-il le jour ? Et avec quel financement ? Ce sera au prochain gouvernement de trancher. Sur le sujet, les candidats à la présidentielle sont divisés.

Pétition, lettre aux candidats... face à l'imminence du premier tour de la présidentielle, les élus locaux s'activent. L'avenir de la ligne à grande vitesse reliant Bordeaux à Toulouse va sans doute en partie se décider ce dimanche. Cette LGV, qui devait initialement entrer en service en 2018, en est pour l'instant toujours au stade de projet et aucun calendrier de travaux n'est programmé. Pour rappel, elle doit relier à terme Toulouse à Paris en 3h15 (au lieu de 5h30 actuellement) et 4h10 à partir de juillet prochain avec l'arrivée du TGV à Bordeaux.
En juin 2016, un décret de déclaration d'utilité publique de la ligne a été publié et ce malgré l'avis défavorable émis par la commission d'enquête publique en mars 2015. Mais le financement du projet n'est toujours pas bouclé : deux experts ont été mandatés par l'État pour travailler sur le sujet et faire des propositions l'été prochain. Le prochain gouvernement devrait ensuite se prononcer pour la poursuite ou non du projet.

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Benoît Hamon et Marine Le Pen favorables la LGV

Or, les candidats à la présidentielle sont divisés sur le sujet. "Le candidat socialiste Benoît Hamon est favorable au projet de prolongement de LGV Bordeaux-Toulouse par respect de l'engagement pris par François Hollande en 2013", explique Sébastien Vincini, le directeur de campagne du candidat en Haute-Garonne.

La présidente du Front National Marine Le Pen est également pour. "Il faut définitivement mailler non seulement Bordeaux-Toulouse mais aussi Toulouse avec Narbonne, Montpellier et Perpignan. Tout doit être prioritaire pour désenclaver le grand Sud-Ouest", estime Louis Aliot, vice-président du FN et par ailleurs conseiller municipal de Perpignan.

En revanche, le candidat d'En Marche a un positionnement moins tranché sur le dossier. "Emmanuel Macron a toujours considéré qu'il convenait de soutenir et optimiser les infrastructures existantes. Il réaffirme en revanche son complet soutien à cette ligne à grande vitesse", a expliqué son équipe de campagne dans un communiqué de presse envoyé le 23 mars dans la soirée. Le matin même au micro de France Bleu, il avait néanmoins tenu des propos moins favorables au projet : "Toulouse-Paris, il y a une navette Air France qui est très pertinente. Est-ce que ma priorité en termes d'infrastructure de transports est de redéployer énormément d'argent pour venir par le train nous donner quelque chose qui existe par l'avion ? Ce sera une vraie question que je ne veux pas trancher aujourd'hui par électoralisme".

Jean-Luc Mélenchon et François Fillon plutôt contre

Contacté par La Tribune, le service presse du candidat de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon assure qu'il "n'est pas en mesure de répondre à la question". De son côté le candidat des Républicains François Fillon n'a pas communiqué non plus sa position sur ce dossier. Interrogés sur ce sujet au mois de mars par la Dépêche du Midi, les deux hommes politiques s'étaient prononcés en défaveur de cette LGV. Jean-Luc Mélenchon se dit "pour la grande vitesse mais pas la LGV qui nécessite des voies nouvelles destructrices d'environnement".

Quant à François Fillon, il lui semble "déraisonnable de se fixer sur le TGV, alors que le financement n'est pas bouclé et que la dette de la SNCF est de 60 millions". À noter que Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse Métropole (les Républicains)et soutien de François Fillon pour la présidentielle, est un ferveur défenseur de la LGV. Il avait interpellé François Fillon sur le dossier lors du dernier meeting du candidat à Toulouse mais ce dernier n'était pas revenu sur le sujet.