LGV à Toulouse : nouveau coup de pression des élus locaux sur le gouvernement

Après la pétition et les prises de paroles publiques, les élus qui portent le projet de LGV Bordeaux-Toulouse montent une nouvelle fois au créneau ce vendredi 7 avril en envoyant un courrier à François Hollande, à plusieurs ministres, ainsi qu'à tous les candidats à l'élection présidentielle.
La LGV était prévue pour 2024 à Toulouse si les travaux commençaient en 2017

Les élus toulousains et bordelais maintiennent la pression sur l'État sur le projet de ligne à grande vitesse qui doit relier Paris à Toulouse en 3h15 (contre plus de 5h30 actuellement). Dans une déclaration commune datée de ce vendredi 7 avril, les deux présidents de Région Carole Delga (Occitanie) et Alain Rousset (Nouvelle Aquitaine), Jean-Luc Moudenc et Alain Juppé, maires de Toulouse et Bordeaux, ainsi Georges Méric, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne et Jean-Louis Chauzy le président du Ceser Occitanie, demandent la réalisation de la LGV.

"Après plus de dix années de procédure, le projet de LGV a été déclaré d'utilité publique le 6 juin 2016. La décision du gouvernement du 23 octobre 2013 a retenu comme objectif une mise en service de Toulouse-Bordeaux en 2024. Nous rappelons aujourd'hui que cet engagement doit être respecté, il ne saurait y avoir de pause, ni de retour en arrière. L'interconnexion des métropoles du Grand Sud-Ouest de la France doit être la priorité de l'État et du prochain gouvernement", explique le courrier.

La déclaration a été adressée à François Hollande, au Premier ministre Bernard Cazeneuve, au secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies ainsi qu'à tous les candidats à l'élection présidentielle. Alors que le financement du projet n'est toujours pas bouclé, les élus assurent :

"Un modèle financier innovant sera proposé à l'État par les collectivités concernées, avec le soutien des acteurs économiques et sociaux mais aussi des institutions financières françaises et européennes, avec comme seul objectif : le respect des décisions prises, le respect des délais, le respect de la parole publique".

Pour rappel, cette prise de position intervient quelques semaines après les propos du PDG de la SNCF Guillaume Pepy qui a déclaré sur France Inter que le chantier Tours-Bordeaux serait "le dernier pour le moment".

17 500 signataires pour la pétition lancée par la Mairie de Toulouse

Il y a 15 jours, lors du sommet économique du Grand Sud organisé par La Tribune Toulouse , la présidente de Région Occitanie avait déclaré qu'elle ne "lâcherait rien" sur le dossier. Jean-Luc Moudenc avait lui pris la parole en ouverture du forum :

"Nous avons compris que le président de la SNCF ne nous aiderait pas, le ministre des Transports a été assez passif au cours des derniers mois sur le dossier de la LGV. Je ne peux pas accepter l'idée que Toulouse soit la seule grande ville écartée du réseau national et européen".

Le président de Toulouse Métropole avait lancé la même semaine une pétition pour "soutenir la réalisation de la ligne à grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux avec une mise en service en 2024". Le site affiche plus de 17 500 signatures collectées ce vendredi après-midi.

EELV à Toulouse dénonce "une pétition basée sur un mensonge"

Les élus EELV de Toulouse ont dénoncé la pétition lancée par le Maire, selon eux "basée sur un mensonge" : "Paris-Toulouse en 3 heures n'existera pas, la LGV Bordeaux-Toulouse, c'est Paris-Toulouse en 3h14 pour le trajet optimal selon la SNCF". Afin de préciser : "Comme de nombreux et nombreuses habitant-Es de la Région, nous sommes favorables à un trajet plus rapide entre Paris et Toulouse qui soit une alternative crédible à l'avion. La rénovation de la ligne existante le permet sans remettre en cause ou empêcher d'autres projets indispensables et nécessaires à la vie quotidienne de la population".

 Échange de tweets entre Jean-Luc Moudenc et Alain Vidalies

Cette semaine, le ton est à nouveau monté entre entre Jean-Luc Moudenc et le secrétaire d'État aux transports Alain Vidalies sur Twitter. Le premier a relayé le message où il reproche une nouvelle fois "une grande passivité" de la part d'Alain Vidalies et estime qu'Alain Rousset "est prisonnier d'une partie de sa majorité" (lors des élections régionales, afin de s'assurer du soutien des élus EELV, Alain Rousset s'était engagé à ne plus financer les nouvelles LGV, il est donc tenu par cet accord, mais reste néanmoins un fervent défenseur du projet, NDLR).

Ce à quoi le ministre a répondu : "C'est dommage de faire de la petite politique sur un grande dossier que j'ai porté sans relâche depuis trois ans".

 twitter lgv

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Commentaires 5
à écrit le 09/04/2017 à 11:28
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Que ce soit Bordeaux Toulouse ou Montpelier Perpignan les études sont finalisées. Reste à choisir parmi des options de tracé. Le seul hic c'est que c'est 10 milliard chaque tronçon, et si il vous reste un peu de monnaie on peut vous livrer une inter...

à écrit le 08/04/2017 à 13:48
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En 2025 date de cette LGV Toulouse sera la 3 éme ville de France derrière Paris et Lyon. C'est la région avec la plus forte démographie et la plus forte balance commerciale. Plus de 10 milliards par an Elle sera dans les 25 plus grandes métropoles d...

à écrit le 08/04/2017 à 12:59
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Quand on est toujours pas foutu d'avoir une LGV France-Espagne (connectant des villes infiniment plus grandes que Bordeaux) alors qu'il manque moins de 200 kilomètres de voies (Montpellier-Figueras), sur un des axes de transport le plus engorgés d'Eu...

à écrit le 08/04/2017 à 11:18
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Va t on continuer à dépenser des milliards d'euros pour faire gagner une heure ou deux de trajet à une minorité qui n'est peut pas si pressée que ça 8milliards pour Bordeaux tours un vrai délire qui ne sera jamais rentable Il serait temps de fai...

à écrit le 08/04/2017 à 5:40
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Il suffit d'avoir voyagé une fois de Bordeaux à Marseille par Toulouse Narbonne pour savoir que le problème du foncier disponible est insoluble dans cette région. L'emprise d'une lgv est trop important. La seule solution est la rénovation de l'exist...

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