Carole Delga alerte sur la saturation du trafic ferroviaire autour de Toulouse

Par Florine Galéron  |   |  530  mots
La présidente de la Région Occitanie Carole Delga compte sur la LGV pour désengorger l'agglomération toulousaine. (Crédits : Remi Benoit)
À quelques semaines de la décision de l'État sur la LGV Bordeaux-Toulouse, la présidente de la Région Occitanie Carole Delga a profité de ses voeux à la presse pour marteler "la nécessité d'une ligne à grande vitesse pour désengorger le Nord toulousain".

Cette semaine encore, Carole Delga est montée à Paris au ministère des Transports pour rappeler à Jean-Cyril Spinetta, chargé par le Gouvernement de conduire une mission sur le modèle du transport ferroviaire, "la nécessité d'une LGV entre Bordeaux et Toulouse". La décision de l'État sur ce projet devrait intervenir courant février. La présidente de la Région Occitanie veut y croire : "60% de la population qui habite à plus de 4h de Paris vit en Occitanie, l'attractivité de notre région sera affectée sans la LGV", a martelé Carole Delga ce jeudi 11 janvier à l'occasion de ses voeux à la presse toulousaine. Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé cet été vouloir mettre l'accent sur les trains du quotidien plutôt que de se lancer dans de nouvelles lignes, l'élue balaie d'un revers cet argument :

"Le trafic ferroviaire est complètement saturé, à tel point qu'on ne peut plus rajouter ne serait-ce qu'un train TER par jour de Montauban ou Perpignan pour aller à Toulouse. Cette nouvelle ligne est la seule solution pour éviter l'asphyxie de Toulouse", a-t-elle alerté.

Le nerf de la guerre reste le financement du projet (qui représente 9,2 milliards d'euros d'investissements). Sur ce volet, Carole Delga a fait remonter au ministère des Transports des propositions de financement comme une taxe sur les poids-lourds en transit international. Par ailleurs, la présidente a fait valoir que l'augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) prélevée sur les produits pétroliers (carburant, fioul domestique) devrait rapporter sur la région Occitanie "341 millions d'euros par an, soit largement assez pour couvrir l'annuité" nécessaire pour financer la LGV.

Un tarif jeunes pour les trains

Au-delà de la LGV, un autre dossier transport va mobiliser la collectivité en ce début d'année 2018. La Région Occitanie doit signer d'ici mars prochain avec la SNCF une nouvelle convention TER unique (pour remplacer les conventions des ex-régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon). Ce jeudi, Carole Delga a indiqué que cet accord en cours de finalisation coûterait environ 288 millions d'euros par an d'investissements à la Région. La SNCF s'y engage à un objectif de 92% de trains à l'heure. Par ailleurs, la Région va mettre en place un tarif préférentiel pour les 18-25 ans sur les TER.

2 millions d'euros pour favoriser les produits locaux dans les cantines

Carole Delga a également profité de cette conférence de presse pour affirmer sa volonté d'avoir plus de produits locaux dans les cantines des lycées de la région. "Il faut former le personnel des cantines et les gestionnaires des collectivités sur cette question", a-t-elle indiqué. Même si les producteurs locaux ne manquent pas en Occitanie, les budgets très restreints des cantines font que les produits bio et locaux restent rares dans les lycées. Pour y remédier, l'élue a annoncé "une aide de 2 millions d'euros aux lycées pour compenser le surcoût que représente l'achat de produits locaux" et la création d'une plateforme régionale pour que les établissements  puissent acheter en direct aux producteurs les denrées alimentaires locales dont ils auront besoin.