Fusion des régions : bataille de chiffres entre Dominique Reynié et Martin Malvy

Par Florine Galéron  |   |  666  mots
Le chef de file LR pour les régionales Dominique Reynié et le président de Région Martin Malvy.
Le chef de file LR Dominique Reynié a critiqué en début de semaine le coût de la création d'un poste de président délégué dans la future grande région. Le président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy dénonce de son côté des "calculs abracadabrantesques".

L'accord entre le PS et le PRG n'en finit pas de créer des remous à Toulouse. Les deux formations politiques ont signé le 27 juillet dernier un accord national pour faire liste commune aux élections régionales de décembre prochain. Cet accord prévoyait un certain nombre de contreparties en faveur du parti de Jean-Michel Baylet. La tête de liste départementale dans le Tarn-et-Garonne a ainsi été attribuée à la ministre PRG du Logement Sylvia Pinel, au détriment de la députée socialiste de Montauban Valérie Rabault. Cette dernière a dénoncé dans une interview accordée à La Tribune-Objectif News "l'équilibre politique de l'accord", estimant par ailleurs que le début de campagne de la cheffe de file socialiste Carole Delga a été "abîmé" par ces mois de tractations.

Désormais, c'est la question de la création d'un poste de président délégué de la région qui fait polémique. Le président du PRG a en effet obtenu qu'en cas de victoire de la gauche aux régionales, la ministre du Logement Sylvia Pinel devienne première vice-présidente de la future grande région. L'actuel président de la Région Languedoc-Roussillon Damien Alary (PS) se verrait lui confier un poste de "président délégué". Cette fonction n'existe pas mais le socialiste a annoncé la semaine dernière avoir obtenu la création d'un texte législatif qui rend possible la création d'un tel poste dans chacune des nouvelles régions. Une loi, baptisée par ses détracteurs "loi Alary", doit être présentée à l'Assemblée en septembre.

Un coût de 114 millions d'euros ?

Dans une tribune adressée au Figaro en début de semaine, le chef de file Les Républicains pour les régionales en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées estime que l'accord entre le PS et le PRG pourrait coûter 114 millions d'euros :

"Si l'on prend comme base de calcul la présidence actuelle de Midi-Pyrénées, celle de Martin Malvy, malgré l'absence de transparence sur l'organisation du cabinet, on compte au moins 32 membres salariés. Sur la base du salaire médian de la fonction publique territoriale, autour de 2 900 euros bruts chargés, en intégrant l'indemnité du président, 66 145,56 euros bruts annuel, on obtient un total situé autour de 1,2 million d'euros par an. Multiplié par le nombre futur de régions (16) et par la durée du mandat (6 ans), on atteint donc 114 millions d'euros.

Tout ça pour permettre un accord électoral entre le PS et le PRG dans la région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon, et alors que notre dette publique atteindra 100 % du PIB avant les élections régionales".

Martin Malvy : "les calculs abracadabrantesques de M. Reynié"

L'actuel président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy critique ce jeudi 6 août par voie de communiqué les "calculs abracadabrantesques de M. Reynié" :

"Il m'attribue un cabinet de 32 conseillers. S'il s'était renseigné, il saurait que la loi en fixe le nombre dans chaque collectivité en fonction de la population : 10 pour la Région en Midi-Pyrénées. 'Cerise sur le gâteau', les multiplications fantaisistes auxquelles il se livre en annonçant des dépenses nouvelles là où - précisément - la loi a prévu des économies. Si la fonction de président délégué était créée, M. Reynié en chiffre le coût à 114 millions d'euros. Il ignore sans doute que la loi limite à 15 le nombre des vice-présidents de la Région nouvelle, c'est-à-dire le divise par 2 par rapport à la situation actuelle, et divise donc par 2 le montant des indemnités versées à ce titre. Non seulement cela ne coûterait pas un seul euro de plus, mais l'économie demeurerait très substantielle. Alors pourquoi tant de contrevérités ?"

La campagne pour la conquête de la future région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées s'annonce en tout cas animée.