Le modèle économique du bailleur social Les Chalets bouleversé

Par Bryan Faham  |   |  575  mots
Pierre Marchal, nouveau directeur des Chalets à compter du 1 janvier 2019. (Crédits : Bryan Faham)
Le groupe immobilier des Chalets a présenté mardi 2 octobre son futur directeur général Pierre Marchal, dans l’entreprise depuis douze ans. Ce futur dirigeant devra faire face aux évolutions législatives engendrées par la loi Elan, la loi logement du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Du nouveau à la direction du groupe Les Chalets. Le troisième bailleur social en Haute Garonne, avec 14 000 logements, a annoncé la nomination de Pierre Marchal, comme directeur général à compter du 1er janvier 2019. Il remplacera Jean-Paul Coltat qui prendra sa retraite à cette date.

Le vice-président du Conseil départemental en charge du Logement et administrateur des Chalets, Jean-Michel Fabre, évoque "un pur produit des Chalets". En effet, Pierre Marchal fait partie du groupe depuis douze ans. Il en a été le directeur du développement et de l'aménagement après avoir travaillé dans la promotion immobilière dans le secteur privé. Il a participé à la création du groupement d'intérêt économique GIE Garonne Développement dont il est aujourd'hui directeur général adjoint.

"Le logement social bousculé"

La présentation du nouveau directeur général a été l'occasion d'évoquer les défis qui l'attendent.

"On est dans une période où le logement social est très bousculé par les projets de loi de Finances qui se succèdent et la loi Elan", considère Jean-Michel Fabre.

En effet, la loi de Finances 2018 prévoyait une baisse des APL compensée par une réduction des loyers de la part des bailleurs. Pour le groupe des Chalets "cette baisse se traduit par une perte annuelle de recettes d'environ quatre millions d'euros qui vient déstabiliser les équilibres économiques et la capacité d'investissement".

Contre l'abaissement du taux des logements accessibles à tous

L'autre législation qui peut déstabiliser le bailleur social, c'est la loi Évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (Elan). Celle-ci prévoit un assouplissement de plusieurs dispositions législatives concernant le logement et l'urbanisme.

Il y a notamment une mesure qui oblige les bailleurs sociaux possédant moins de 12 000 logements à fusionner. Ceux au-dessus de ce seuil devront pouvoir rester autonomes. Cependant, les offices publics de l'habitat (bailleurs sociaux, ndlr) rattachés à une même collectivité auront pour obligation de fusionner. Cette restructuration sera encadrée par une société anonyme de coordination, un statut créé par la loi Elan.

Un autre article de cette dernière prévoit de mettre à 20% le taux de logements accessibles aux personnes handicapées, le restant devant être "évolutif".

Jean-Michel Fabre estime que "la question (de l'accessibilité) a été prise à l'envers. Le point de départ de la loi Elan a été : comment on peut économiser sur la construction ?".

L'élu départemental soutient que la question des besoins aurait dû l'emporter :

"Il n'est pas admissible qu'après la loi de 2005 (qui imposait 100% de logements accessibles, ndlr), on ne puisse pas recevoir son ami en fauteuil dans des logements neufs".

700 logements locatifs livrés en 2019

L'an prochain, le bailleur Les Chalets prévoit de livrer 700 logements locatifs neufs, 200 logements en accession et 300 logements réhabilités. Cela représente un investissement à hauteur d'"environ cent millions d'euros". Un chiffre stable en attendant une baisse envisagée à partir de 2020, conséquence de ces évolutions législatives.

Cependant, cet acteur de l'immobilier social devrait pouvoir compter sur la Caisse des dépôts et consignations. Les Chalets ont emprunté auprès de l'organisme 685 millions d'euros au total, ce qui représente le deuxième encourt de prêt en Occitanie. Le groupe Les Chalets a même été le premier emprunteur l'an dernier avec 85 millions d'euros consentis alors qu'il n'est que le troisième organisme HLM du département.