LGV à Toulouse : les élus du Sud-Ouest proposent un financement sur le modèle du Grand Paris

Par Florine Galéron  |   |  637  mots
Les élus proposent "une taxe sur l'immobilier de bureau et une écotaxe".
Les maires de Toulouse et Bordeaux et les présidents des Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine ont rencontré le 5 septembre la ministre des Transports pour trouver des solutions de financement de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse. Emmanuel Macron avait expliqué cet été que la priorité du gouvernement est de se tourner vers "les transports du quotidien" plutôt que de lancer de nouveaux grands chantiers.

"J'ai la conviction que la LGV va se faire car on en a besoin. La région toulousaine est isolée. Ce n'est soutenable pour personne", a lancé Jean-Luc Moudenc ce mercredi 6 septembre sur son compte Twitter. Le président de Toulouse Métropole a rencontré mardi la ministre des Transports Élisabeth Borne accompagné de la présidente de Région Carole Delga ainsi que du maire de Bordeaux Alain Juppé et du président de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset.

Cette réunion fait suite aux nouvelles priorités en matière de transport affichées par Emmanuel Macron. En inaugurant le 1er juillet la LGV Paris-Rennes, le président de la République a estimé qu'il "ne faut pas promettre des TGV à tous les chefs-lieux de départements" et que sa priorité est de se tourner plutôt vers "les transports du quotidien". Emmanuel Macron a ensuite annoncé que ces nouvelles priorités seraient inscrites dans une loi d'orientation des mobilités attendue pour le premier semestre 2018. "Tant que cette loi ne sera pas adoptée, l''État ne lancera plus de nouveaux grands chantiers", a-t-il assuré alors. Contacté par La Tribune Toulouse pour avoir des précisions ce qu'a voulu dire Emmanuel Macron, l'Élysée était resté vague sur l'arrivée de la LGV dans la Ville rose: "Le projet de ligne Bordeaux-Toulouse n'est ni enterré, ni acté".

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Les élus proposent "une taxe sur l'immobilier de bureau et une écotaxe"

Le point faible du projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse reste le financement qui n'est toujours pas bouclé actuellement (l'investissement nécessaire est estimé à 9,2 milliards d'euros en comptant l'aménagement des gares de Bordeaux et Toulouse et le tronçon vers Dax, NDLR). Dans un communiqué commun, les élus du Sud-Ouest indiquent avoir présenté mardi au ministère "une étude conduite par un cabinet international, dont la conclusion est que des ressources nouvelles pourraient être mobilisées pour assurer une part substantielle du financement du projet GPSO".

"Pour financer la LGV, nous avons proposé de transposer le mécanisme que l'Etat a mis en place pour le Grand Paris", ajoute Jean-Luc Moudenc sur Twitter. Parmi les mécanismes "innovants" inspirés du Grand Paris, précise la Métropole, figure "une taxe sur l'immobilier de bureaux et une écotaxe" : "l'ensemble des pistes de financements innovants présentées permettrait de financer 77% du projet" .

La ministre reste sur sa priorité "des transports du quotidien"

De son côté, la ministre des Transports a de nouveau ce jeudi "présenté sa priorité en faveur des transports du quotidien et l'importance qu'elle accorde à ce que le projet permette l'amélioration au plus vite de la capacité et de la fiabilité des circulations ferroviaires aux abords des métropoles bordelaise et toulousaine et contribue ainsi à réduire le trafic routier de transit". Pas d'ajustement des priorités donc et à l'issue de cette réunion, les participants indiquent seulement avoir "décidé de poursuivre un travail commun pour examiner des optimisations techniques et convenir d'un phasage et d'un financement du projet partagé".

Carole Delga a de nouveau martelé : "Parce que ces deux lignes LGV (Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan) sont indispensables pour le développement de notre région et de nos territoires, je suis plus que jamais déterminée à faire aboutir ces dossiers. Je ne me situe pas dans l'opposition LGV contre trains du quotidien. Nous sommes la Région qui investit le plus dans le rail et chacun doit savoir que la LGV va justement permettre de libérer des sillons pour le train du quotidien".