Édouard Philippe annonce 59 millions d'euros pour la formation en Occitanie

Par Florine Galéron  |   |  572  mots
Le gouvernement est aussi revenu depuis l'usine Safran de Colomiers sur les nouvelles obligations qu'il compte mettre en oeuvre pour favoriser l'emploi des personnes handicapées. (Crédits : Rémi Benoit)
13 000 places de formation supplémentaires vont être ouvertes en 2018 dans la Région Occitanie dans le cadre de la convention du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) signée ce vendredi 8 juin en présence du Premier ministre Édouard Philippe. Au troisième jour de la délocalisation de Matignon en Haute-Garonne, le gouvernement est aussi revenu depuis l'usine Safran de Colomiers sur les nouvelles obligations qu'il compte mettre en oeuvre pour favoriser l'emploi des personnes handicapées.

Thomas Courteuil était commercial avant son accident. Quelques années plus tard, il a réussi sa reconversion professionnelle en devenant monteur-opérateur chez Safran Nacelles à Colomiers. Le groupe fabrique l'ensemble support et capot de moteurs d'avions, pour Airbus notamment. Il a accepté de financer en aménagement de poste un fauteuil verticalisable pour Thomas Courteuil. Conçu en 3D, l'appareil permet au salarié de travailler en position debout, comme n'importe quel opérateur de l'usine. "Ce fauteuil ne m'est pas utile que pour le travail puisque la position debout aide à consolider les os", a-t-il confié devant le Premier ministre en visite dans l'usine.

Crédit : Rémi Benoit.

"Seules 1/4 des entreprises respectent l'obligation d'avoir au moins 6% de salariés en situation de handicap"

Après une allocution mercredi soir devant Jean-Luc Moudenc au Capitole et une visite jeudi au Mirail et dans un Ehpad, la troisième journée de délocalisation de Matignon a commencé ce vendredi 8 juin sur le thème du handicap et de l'emploi. Face à la belle histoire de Thomas Courteuil, Édouard Philippe n'a pas manqué de souligner que "malgré ces exemples, les conditions d'emploi des personnes en situation de handicap en France ne sont pas satisfaisantes, elles connaissent un taux de chômage de 19% bien supérieur au reste de la population". "Seules 1/4 des entreprises (de plus de 20 salariés) respectent l'obligation d'avoir au moins 6% de salariés en situation de handicap", a abondé Muriel Pénicaud, la ministre du Travail.

Crédit : Rémi Benoit

Accompagnée de la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, Muriel Pénicaud a rappelé les dispositions annoncées le 5 juin qui devraient renforcer les devoirs des employeurs :  l'obligation légale de 6% s'imposerait désormais aux établissements et plus aux entreprises, le ministère de l'Éducation nationale ne sera plus exempté et chaque centre de formation des apprentis devra avoir un "référent handicap". Pour Édouard Philippe, il faudrait aussi revoir la liste des 36 métiers exonérés de l'obligation de 6% : "Dans cette liste, il y a par exemple le métier de vendeur polyvalent en magasin alors qu'aujourd'hui une personne handicapée peut réaliser ce travail. Ces règles historiques n'ont parfois plus de sens."

Crédit : Rémi Benoit

La Région Occitanie obtient 13 000 places de formation supplémentaires

À la mi-journée, le Premier ministre s'est rendu à l'Hôtel de Région à Toulouse pour la signature d'une convention sur le Plan d'investissement dans les compétences (PIC). Annoncé par Emmanuel Macron, le PIC sera doté de 15 milliards d'euros sur 5 ans pour ouvrir 1 million de places de formation pour les personnes les plus éloignées de l'emploi (jeunes décrocheurs et chômeurs de longue durée). "Pour la Région Occitanie, cela veut dire 13 000 places de formation en plus pour l'année 2018", s'est félicitée la présidente Carole Delga. Cette convention régionale est accompagnée d'une enveloppe de 59 millions d'euros cette année. Sur les 4 ans à venir, les montants restent à définir.

Crédit : Rémi Benoit.

Le Premier ministre s'est ensuite déplacé au centre de détention de Muret en compagnie de Nicole Belloubet, Garde des Sceaux pour une visite des ateliers des entreprises installées au sein de la prison. Il s'est rendu ensuite à la préfecture de Haute-Garonne pour une échange avec le groupement d'évaluation départemental de la radicalisation.