Forte mobilisation de tous les métiers de la fonction publique dans les rues de Toulouse

Par Florine Galéron  |   |  413  mots
Les profs ont défilé dans les rues de Toulouse ce 22 mars. (Crédits : Rémi Benoit)
Entre 11 000 et 20 000 personnes ont manifesté ce jeudi 22 mars à Toulouse, soit la plus importante mobilisation depuis l'opposition à la loi Travail au printemps 2016. Toutes les composantes de la fonction publique étaient représentées pour dénoncer les 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires souhaitées par le gouvernement.

C'est un véritable patchwork de fonctionnaires que l'on a pu voir défiler ce jeudi 22 mars dans les rues du centre-ville de Toulouse :  les blouses blanches de l'hôpital public, les drapeaux roses des assistantes maternelles, en bleu les policiers... Tous les métiers de la fonction publique étaient représentés dans le cortège alors que le président de la République Emmanuel Macron envisage de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires d'ici 2022.

Signe d'une forte mobilisation, le défilé a rassemblé 11 000 personnes selon la police et 20 000 personnes selon la CGT. À titre de comparaison, c'est autant que l'une des premières manifestations contre la loi Travail le 9 mars 2016 mais moins que celle du 31 mars 2016 (qui avait débouché sur la naissance du mouvement Nuit Debout) où la police avait dénombré 20 000 personnes dans la rue et 100 000 selon les organisateurs.

La mobilisation de la fonction publique a été forte ce 22 mars à Toulouse (Crédit : Rémi Benoit).

Dans le cortège, Karine et Malika brandissent une banderole à l'effigie de l'Ehpad de Pechonnieu, un centre médical qui accompagne les malades d'Alzheimer en fin de vie. "On touche 1200 euros nets avec 7 ans d'ancienneté, nous aimerions une revalorisation de nos salaires, or le point d'indice est gelé depuis des années", déplorent-elles.

Les professionnels de santé dans le cortège (Crédit : Rémi Benoit).

Un peu plus loin, Alex, contrôleur aérien et délégué CGT, s'inquiète des suppressions de postes annoncées par le gouvernement : "120 000 fonctionnaires en moins, cela veut dire moins de services publics. Dans le cas de la sûreté aérienne, cela risque de se traduire par moins de sécurité. Alors qu'avec les nouvelles normes en vigueur, on a besoin au contraire de plus de moyens".

Cinq sites Météo-France sont menacés de fermeture en Occitanie (Crédit : Rémi Benoit).

Infirmiers, brancardiers, agents de Météo-France, assistantes à domicile défilent aussi pour exprimer leur malaise face aux réductions d'effectifs. En fin de cortège, on trouve même un petit groupe d'agents de l'Office national des forêts. "L'État ne veut plus recruter de fonctionnaires et nous craignons à terme la privatisation de la gestion des forêts", lâche Livio Tilatti, délégué Sud.

Le prochain rendez-vous social à suivre sera la grève des cheminots de la SNCF qui doit commencer le 3 avril prochain.

Est-ce le début d'un printemps de manifestations ? (Crédit : Rémi Benoit).