Aéroport et métro à Toulouse, le maire UMP dénonce "l'attitude hégémonique" de Georges Méric

Par Paul Périé  |   |  425  mots
Tensions entre Métropole et Département. Le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole regrette « avoir découvert dans la presse » la proposition de Georges Méric sur le rachat conjoint des 10,01 % des parts de l'aéroport de Toulouse-Blagnac encore détenues par l'État. Alors que le président du Conseil départemental de Haute-Garonne a également adopté une position ferme sur le prolongement du métro à Labège, Jean-Luc Moudenc pointe « une absence de relation » et dénonce « une attitude hégémonique ».

C'est par un communiqué de presse que Jean-Luc Moudenc a répondu à la demande formulée par le président du Département sur le rachat des 10,01 % de parts encore détenues par l'État dans l'aéroport Toulouse-Blagnac. Le 5 mai, lors d'une conférence de presse, Georges Méric avait ainsi affirmé : "Détenir 50,01 % de la société ATB est le seul moyen d'éviter une privatisation. C'est une proposition réaliste et fondamentalement politique. Nous devons garder cet équipement stratégique sous maîtrise publique pour éviter la création d'un hub, ce qui serait complètement délirant pour un aéroport situé aussi proche du centre-ville." Une position confirmée lors d'une interview accordée il y a quelques jours à La Tribune-Objectif News.

Au-delà du fond, le maire de Toulouse regrette la communication de Georges Méric. "Il est dans de nouvelles fonctions, il apprend, mais je crois que lorsque l'on est partenaires, il est préférable de se parler directement." Et de rappeler l'avis commun émis par la Région, le Département, la Métropole et la CCI de Toulouse en novembre 2014 lors de l'annonce de la privatisation de l'aéroport. "Cela a été notre force avec Martin Malvy, Pierre Izard et Alain Di Crescenzo. Nous avions alors parlé d'une même voix. Si l'on veut continuer à peser, il faut être ensemble. Se parler par médias n'est pas sain."

Le PLB bloque-t-il tout dialogue ?

Par ailleurs, un autre point oppose les deux hommes. Dans la même interview accordée à La Tribune-Objectif News, Georges Méric a fait du prolongement de la ligne B du métro un préalable à toute participation financière à Tisséo. Une attitude que Jean-Luc Moudenc qualifie d' "hégémonique". "Il ferme la porte, affirme-t-il. Je ne suis pas là pour obéir au président du Département. Je suis prêt à discuter avec lui. Je pense que les gens attendent que les hommes politiques mettent leurs divergences de côté pour travailler ensemble dans l'intérêt commun. Mais s'il préfère renouer avec les vieilles pratiques..."

Les relations paraissent tendues entre les deux hommes. "Ce n'est pas qu'elles sont tendues, c'est qu'il n'y en a pas", conclut le président de Toulouse Métropole. Depuis l'élection de Georges Méric le 2 avril dernier, les deux hommes ne se sont toujours pas rencontrés, le président du Conseil départemental souhaitant aborder en même temps tous les points de discorde avec le maire de Toulouse.