« Des rêves paraissant autrement plus impossibles qu'une aviation bas carbone sont devenus réalité » (J.L. Moudenc)

Par Tribune écrite par Jean-Luc Moudenc  |   |  716  mots
(Crédits : Rémi Benoit)
En visite au Salon du Bourget 2023, ce mercredi 21 juin, Jean-Luc Moudenc tient à rappeler son attachement à l'industrie aéronautique dans une tribune publiée dans nos colonnes. Le maire de Toulouse et président de la Métropole s'engage à faciliter au maximum les implantations industrielles d'acteurs. Il croit aussi en une aviation décarbonée.

À l'heure où chacun parle, à juste titre, de la nécessité de réindustrialiser la France et d'assurer notre souveraineté productive, il est utile de rappeler d'abord que la filière aéronautique est le fleuron de l'industrie française. L'aéronautique, ce ne sont donc pas que des cols blancs, ce sont surtout des chaînes de montage qui tournent en continu et tout un tissu industriel de PME, situées sur l'ensemble du territoire, dans lesquelles s'affairent des multiples ouvriers, qualifiés et recherchés. Au total, sur le sol français, près de 700.000 salariés travaillent pour l'écosystème de l'aéronautique et du spatial, par l'entremise de 4500 sociétés. Premier enseignement : être du côté de l'industrie et de l'emploi, c'est être au côté de notre aéronautique.

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À l'heure où notre pays doit agir pour améliorer sa compétitivité et rééquilibrer ses comptes publics, il faut souligner que l'aéronautique représente 4,3 % de notre PIB, mais aussi un excédent commercial d'en moyenne 3,4 milliards d'euros. En effet, 86 % du chiffre d'affaires du secteur est réalisé à l'export. Il s'agit d'une formidable réussite, qu'il convient de saluer et de pérenniser. Car le marché de l'aviation est rude, en perpétuelle évolution, et les situations avantageuses jamais définitives. Deuxième enseignement : être du côté du redressement économique, de la production de richesse et du progrès social, c'est être au côté de notre aéronautique. Les Toulousains savent ce qu'ils doivent à l'aéronautique, quels que soient d'ailleurs leur métier et leur domaine d'activité.

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À l'heure où tout le monde affirme, à juste titre, la nécessité impérative de réduire l'empreinte environnementale de nos activités, il est important enfin de faire connaître au grand public les efforts considérables en cours de réalisation dans la filière aéronautique pour mener à bien cette transition écologique. Ces vingt dernières années, à trafic constant, les émissions de CO2 issues du transport aérien ont été divisées de moitié. Et ce n'est naturellement qu'un début. Les marges de progression et d'innovation sont nombreuses : descente continue et autres pratiques d'éco-pilotage, allégement et aérodynamisation des structures, nouvelles motorisations plus sobres, carburants aériens durables produits à partir de ressources diverses comme la biomasse, les algues, les déchets agricoles ou alimentaires, ou encore l'hydrogène décarboné... Dernier enseignement donc : être du côté de la transition climatique et du développement durable, c'est être au côté de notre aéronautique, bien plus avancée, de ce point de vue là encore, que celles des Etats-Unis ou de la Chine.

Pour toutes ces raisons, je me trouve parfaitement en phase avec les récentes interventions du Président de la République annonçant un plan d'accompagnement de la filière, volontariste et ambitieux, pour une aviation décarbonée. À Toulouse, je continuerai à soutenir notre aéronautique sur cette voie de l'avion bas carbone : en facilitant l'implantation ou l'extension d'entreprises par la mise à disposition de fonciers (comme je l'ai fait dernièrement sur la zone de Toulouse-Francazal), en travaillant au continuum formation-recrutement-R&D-production (via notre campus Toulouse Aerospace notamment), en fixant le cap avec les acteurs de la filière, sans opposer les gros et les moins gros (objet de nos pactes territoriaux).

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Enfin, face à une petite musique pointant d'un doigt injustement accusatoire ce secteur d'activité majeur qu'est l'aéronautique et, d'une façon plus diffuse, différents projets d'implantation industrielle en France, je continuerai de mettre les ennemis dogmatiques de l'avion face à leurs contradictions. Si nous voulons réindustrialiser la France, si nous voulons des emplois porteurs de sens et vecteurs de progrès social, si nous voulons contribuer à un développement plus durable, nous devons être au côté de notre aéronautique. Et je rappellerai qu'à Toulouse, des rêves paraissant autrement plus impossibles qu'une aviation bas carbone sont devenus réalité, à commencer par l'aviation elle-même. L'avenir, c'est la grande histoire de Toulouse.